Medgaz, la société opérant le gazoduc entre l’Algérie et l’Espagne depuis 2011, a enregistré un bénéfice record de 135,937 millions d’euros en 2022, marquant une augmentation de 28,3 % de ses profits par rapport à l’année précédente.
Cette entreprise, détenue à 51% par le groupe Sonatrach et à 49 % par Naturgy et le fonds américain BlackRock via la société Medina Partnership, continue sa tendance à la croissance des bénéfices, un mouvement amorcé depuis 2014.
Ce record de bénéfices de Medgaz en 2022 est entièrement consacré à la distribution de dividendes à ses actionnaires, répartis selon leur participation dans l’entreprise. Ainsi, Sonatrach percevra plus de 69,3 millions d’euros en dividendes, tandis que Naturgy et BlackRock se partageront environ 66,6 millions d’euros.
Le chiffre d’affaires du gazoduc a atteint 295,761 millions d’euros en 2022, enregistrant une augmentation de plus de 19 % par rapport à l’année précédente. Parallèlement, le résultat d’exploitation s’est élevé à 211,997 millions d’euros, d’après les comptes de la société déposés au Registre du Commerce et consultés par Europa Press via Infoempresa.
En termes de disponibilité de l’infrastructure, celle-ci a atteint 103,7 % en 2022, étant en fonctionnement pendant 363 jours de l’année, contre les 350 jours prévus dans les contrats de transport.
L’extension des installations du Medgaz a coûté 81 millions d’euros
En outre, rappelle la même souce, Medgaz a finalisé l’extension de ses installations en 2022 en mettant en service un quatrième turbocompresseur à la station de Béni Saf, dans la wilaya de Ain Temouchent à l’Ouest de l’Algérie, ce qui a permis d’augmenter la capacité de transport à 10 milliards de mètres cubes par an, contre 8 milliards précédemment. Cette extension a représenté un coût de 81,76 millions d’euros.
Depuis sa connexion au réseau espagnol de gazoducs en avril 2011, Medgaz assure le transport de gaz depuis les installations algériennes de Béni Saf jusqu’à la côte d’Almería en Espagne.
Près de 97 % des revenus de la société proviennent de contrats existants de réservation de capacité de transport pour 100 % de la capacité prévue avec ses principaux clients, générant ainsi 97 % de ses revenus en 2022, selon les données rapportées par Europa Press.
Le reste des revenus provient des services de transport additionnels à la demande, également appelés paiements à l’utilisation, précise la même source, qui ajoute que ces contrats, ayant une durée de 20 ans et pouvant être prolongés de 15 années supplémentaires, incluent des clauses ‘ship or pay’, garantissant à Medgaz la facturation de 100 % de ses services de transport de gaz, indépendamment de l’utilisation effective par les clients.
L’Algérie reprend sa position de principal fournisseur de gaz à l’Espagne
En 2022, l’Algérie a été surpassée par les États-Unis en tant que principal fournisseur de gaz naturel de l’Espagne, suite à la crise énergétique induite par l’invasion russe de l’Ukraine. La contribution de l’Algérie a diminué de 40 % par rapport à 2021, une baisse principalement influencée par la fermeture du gazoduc Maghreb-Europe (GME) en octobre 2021, qui alimentait l’Espagne en passant par le Maroc.
Depuis avril 2023, l’Algérie a repris sa position de premier fournisseur de gaz à l’Espagne. Cette position a été consolidée en mai, avec une fourniture de 9824 GWh, représentant 28,3% du total des importations espagnoles de gaz, et marquant une croissance de 8% par rapport à l’année précédente.
En juillet, elle a de nouveau été en tête des exportateurs de gaz, livrant un total de 9106 gigawattheures (GWh), ce qui a couvert 28,7% de la demande mensuelle espagnole, selon les données fournies par l’opérateur espagnol de gestion des infrastructures énergétiques, Enagás, rapportées par les médias espagnols.
Au cours des sept premiers mois de l’année, l’Algérie a fourni plus de 59 100 GWh à l’Espagne, répondant à 25% de la demande totale jusqu’à juillet 2023. Ce faisant, l’Algérie devance la Russie, qui a fourni 49 909 GWh, couvrant ainsi 21,1% de la demande espagnole de gaz naturel en 2023. Les Etats-Unis sont le troisème fournisseur de gaz à l’Espagne, suivis par le Nigeria.