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L’Algérie prend acte de la décision annoncée par les dirigeants du Brics invitant six nouveaux pays

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Les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) ont acté, jeudi à Johannesbourg, qui a accueilli le 15e sommet du groupe, leur expansion en annonçant six nouveaux membres qui rejoindront le bloc dès janvier 2024. Les nouveaux membres sont : l’Argentine, l’Iran, l’Arabie saoudite, l’Égypte, l’Éthiopie et les Émirats arabes unis.

Durant la même journée, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a révélé aux journalistes les critères ont guidé l’élargissement des Brics. Le chef de la diplomatie russe a expliqué que le poids, l’autorité et la position d’un pays candidat sur la scène internationale ont été les principaux facteurs pris en considération. « Il est essentiel que nous agrandissions nos rangs avec ceux qui partagent notre vision commune », a-t-il précise.

Une quarantaine de pays dont l’Algérie ont exprimé leur souhait d’intégrer ce groupe, qui produit un quart de la richesse mondiale et rassemble 42% de la population du globe.

L’Algérie, dont la candidature n’a pas été retenue pour rejoindre les Brics, a réagi par la voie de son ministre des Finances, Laaziz Faïd, qui a représenté le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, au 15e sommet du groupe (22 au 24 aout 2023).

Participant jeudi au forum « Brics Outreach Plus » organisé dans le cadre de ce sommet, le ministre des Finances a affirmé que l’Algérie avait été parmi les premiers pays à plaider pour un nouvel ordre économique mondial plus juste.

A l’entame de son allocution, M. Faid, cité par l’agence APS, a transmis les salutations « fraternelles » du président Tebboune, aux participants à cet événement, notamment les dirigeants du Brics, « en tête desquels son frère, le président sud-africain, Matamela Cyril Ramaphosa, pour son aimable invitation à prendre part à ce forum où se discutent les principaux enjeux mondiaux et se profile un avenir prometteur pour la coopération et la solidarité internationales ».

L’Algérie parmi les premiers à plaider pour un nouvel ordre économique mondial plus juste

« L’histoire témoigne que l’Algérie a été parmi les premiers pays à plaider pour l’instauration d’un nouvel ordre économique mondial plus juste », a souligné le ministre, rappelant que l’Algérie « a affirmé, lors de la 4e assemblée du Mouvement des Non-Alignés (MNA) en Algérie en septembre 1973, que tous les moyens de contrôle de l’économie mondiale étaient sous l’emprise d’une minorité de pays avancés, appelant ainsi à un ordre mondial basé sur les principes de justice et d’équité ».

« Nous estimons que la vision des BRICS n’est que le prolongement de la vision défendue par l’Algérie depuis des décennies », a-t-il dit. Pour le ministre, « les mutations effrénées que connait le monde aujourd’hui ont fait surgir un ensemble complexe de défis auxquels il est nécessaire de faire face, et d’opportunités qu’il importe d’exploiter de manière optimale ».

Concernant les défis, M. Faid a indiqué que « la mondialisation heureuse telle qu’elle a été qualifiée, est en déclin aujourd’hui. De même que les cadres des partenariats multilatéraux sont compromis par l’égocentrisme, la remise en question et le repli sur soi ».

« Il est désormais clair que les comportements unilatéraux et les dictats sont imposés aux pays en développement, se substituant aux valeurs essentielles de la coopération, du partenariat et de la solidarité », a-t-il martelé.

Face à ces tiraillements, poursuit M. Faid, « le thème retenu pour cette réunion par l’Afrique du Sud nous interpelle tous pour rappeler l’impérieuse nécessité de réorganiser l’ordre mondial d’un point de vue de durabilité et d’inclusion en se focalisant sur les principes de justice, d’équité et de la multipolarité cohérente ».

Dans ce contexte, M. Faid a souligné que « l’Algérie partage ces principes fondamentaux avec le groupe Brics, qui se positionne aujourd’hui comme un moteur de changement positif dans le monde. Le partenariat proposé par les pays du groupe offre une alternative viable aux tensions et aux divisions qui caractérisent le monde d’aujourd’hui, ainsi qu’une opportunité de construire un ordre mondial juste et multipolaire basé sur le respect mutuel ».

Il a également expliqué que « l’Algérie, du fait de la convergence de ses vues avec les pays de ce groupe en termes de vision stratégique et de principes fondamentaux, a présenté sa candidature pour y adhérer, consciente que le choix de l’alliance et du regroupement est un choix souverain, stratégique et de développement qui peut contribuer à renforcer les cadres de coopération et de partenariat existants avec les autres composantes de la communauté internationale ».

L’Algérie « a pris acte » de la décision annoncée par les dirigeants du Brics invitant six nouveaux pays

Il a ajouté que l’Algérie « a pris acte de la décision annoncée par les dirigeants du Brics, invitant six nouveaux pays à rejoindre le groupe en tant que première étape, avec la perspective d’ouvrir la voie à d’autres pays dans un avenir proche ».

« Notre avons l’intime conviction que l’Algérie, avec son illustre histoire et ses multiples atouts dans divers domaines, ainsi que sa position géostratégique, propose pour sa démarche d’adhésion des avantages certains.

Son économie est diversifiée et en croissance grâce à une jeunesse créative et à des ressources naturelles abondantes. Autant de facteurs susceptibles de créer des opportunités de coopération fructueuse au sein du groupe », a affirmé le ministre.

« En plus de ces atouts, l’attachement de l’Algérie à privilégier les solutions pacifiques des conflits, ainsi que sa conviction de l’impératif de faire prévaloir le principe du dialogue dans le règlement des crises, le respect du droit international et le soutien en faveur des causes justes, reflètent son engagement à instaurer la paix, la stabilité et la justice à l’échelle mondiale, en sus de renforcer la représentation de l’Afrique dans les discussions mondiales », a souligné le ministre.

Enfin, le ministre a, à nouveau, affirmé « notre disposition à œuvrer avec les Brics pour établir un partenariat solide et permanent, conformément à une vision complémentaire qui consolide la coopération Sud-Sud et resserre les liens de fraternité entre les Etats membres, où le respect est le mot d’ordre régissant nos échanges ».

A noter que les travaux du forum « Brics Outreach Plus » se sont déroulés jeudi, dans le cadre de la 15e session du Sommet des Brics tenu à Johannesburg du 22 au 24 août sous le thème « Les Brics et l’Afrique : Partenariats pour une croissance accélérée, développement durable et multilatéralisme inclusif ».

Le forum a réuni, en plus des dirigeants des cinq pays du groupe des Brics, des chefs d’Etat et de gouvernement de 67 pays d’Afrique, d’Amérique latine, d’Asie et des Caraïbes, ainsi que des responsables d’organisations internationales et régionales.

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