La 17e édition de la fête du bijou traditionnel d’Ath Yenni s’est ouverte jeudi dans la commune éponyme, à 35 km au sud-est de Tizi-Ouzou, sous le signe de la protection du patrimoine culturel et artisanal national de toute tentative d’accaparement par certains pays.
La manifestation, ouverte par le wali Djilali Doumi, et qui se poursuivra jusqu’au 19 de ce mois d’août, a été l’occasion pour les organisateurs de mettre l’accent sur la nécessité de protéger la patrimoine artisanal national dont le bijou d’Ath yenni, de la contrefaçon et de son « accaparement par certains pays qui cherchent à se l’approprier ».
C’est le point sur lequel a insisté le président de l’Assemblée populaire communale (APC) d’Ath Yenni, Abdellah Djennane, qui a dénoncé à l’ouverture de la fête, « l’achat de bijoux des Ath Yenni par des étrangers qui les revendent dans leurs pays comme étant des produits locaux ».
La contrefaçon est aussi un autre problème auquel font face les bijoutiers de la région, comme souligné par eux mêmes.
« Des copies de bijoux sont fabriquées à partir de matériaux bas de gamme voir toxique et nocifs pour la santé et vendus à bas prix », ont déploré des artisans rencontrés au premier jour de la fête au niveau du CEM Chahid Larbi Mezani qui abrite l’exposition dédiée au bijou.
Même si les connaisseurs savent à qui s’adresser pour s’offrir un bijou de qualité fabriqué à base d’argent et décoré de vrai corail et d’email, cette imitation rappelle la nécessité, voire l’urgence de protéger ce patrimoine par notamment un label, ont indiqué à l’APS certains exposants qui ont aussi soulevé, encore une fois, la contraintes de disponibilité de la matière première, notamment l’argent.
A propos de la protection de ce produit ainsi que des autres produits de l’artisanat algérien, le wali a insisté sur l’importance de l’organisation des artisans pour défendre le Bijou qui fait la renommée et la fierté des Ath Yenni, et par la même, de leur métier.
Prennent part à la nouvelle édition de la fête du bijou, qui chaque année gagne en importance notamment en termes de participation, 135 bijoutiers et 15 wilayas. Elle connait, à chaque fois, une grande affluence de visiteurs et aussi de diplomates étrangers.
La fête du bijou d’Ath Yenni est une manifestation qui « contribue à la préservation de ce patrimoine tout en offrant un espace de rencontre entre artisans et autorités pour parler des contraintes et des moyens de promouvoir ce métier qui a su traverser les générations en se modernisant au fil des années tout en gardant son authenticité », selon les organisateurs.
D’ailleurs, à propos de modernisation, des artisans exposants ont indiqué à l’APS que les modèles anciens reviennent à la mode ces dernières années.
Ils sont reproduits par les bijoutiers qui y apportent une touche de modernité, au grand bonheur des Dames pour qui les bijoutiers, (métier étant, jusqu’à pas longtemps l’exclusivité des hommes) redoublent d’ingéniosité pour leur proposer les plus belles parures pour orner leurs robes traditionnelles.
APS