Le tremblement de terre qui a frappé la Turquie et la Syrie a relancé le débat sur l’assurance des catastrophes naturelles. Les inondations de Bab El Oued de 2001 et le tremblement de terre de Boumerdes de 2003 ont contraint l’État à mettre en place le système d’assurance obligatoire des catastrophes naturelles.
Évoquant la situation de l’assurance CATNAT en Algérie, l’expert Hocine Ouadah a indiqué, dans un entretien accordé au quotidien El Watan, que « nous sommes aujourd’hui devant une situation de sous-assurance ».
L’expert de a expliqué que « si par malheur, nous étions touchés par une catastrophe naturelle, notre économie serait fortement affectée. Les valeurs exposées à ces risques sont très importantes par rapport aux valeurs couvertes par l’assurance CATNAT ».
M. Ouadah a indiqué que « la capacité d’indemnisation de l’assurance CATNAT sera largement dépassée et l’État sera obligé de mettre à contribution le Trésor public, comme il l’a déjà fait pour les incendies de forêts».
Selon les déclarations de certains acteurs du marché des assurances, la part des assurances catastrophes naturelles est de 2%, soit environ 2.600.000.000 DA.
L’expert estime que « le fait de rendre l’assurance CATNAT obligatoire est déjà un acte fort pour encourager cette assurance », expliquant qu’ « on est devant un marché qui a montré ses limites. Pour preuve, le taux de pénétration reste toujours faible malgré l’overdose de la communication sur les assurances ».
M. Ouadah estime qu’ « il est temps d’aller vers un marché de la demande qui passe par le développement de la culture de risque, qui doit changer totalement les comportements des agents économiques face aux risques », en rappelant que « les cotisations des assurances CATNAT alimentent un compte spécial de la CCR (Compagnie centrale de la réassurance) ».
Interrogé sur la possibilité d’intégrer l’assurance CATNAT dans l’assurance habitation, l’expert répond non. «Avec ou sans l’assurance habitation, l’assurance CATNAT est obligatoire pour tous les propriétaires d’un bien immobilier situé en Algérie », a-t-il précisé.
Toutefois, l’expert recommande l’assurance habitation dont la garantie la plus importante est la garantie responsabilité civile chef de famille. Il a ajouté que « le taux de couverture des risques de catastrophes naturelles, comme les autres risques, reste faible. On n’a pas encore pris la mesure du danger ».