Le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a enjoint, vendredi, de ne pas gêner ni entraver la circulation, au niveau des postes-frontières, des Tunisiens frères souhaitant entrer en Algérie ou en sortir, rapporte l’agence APS.
Les médias tunisiens ont rapporté que des ressortissants tunisiens, rentrant en Tunisie après un séjour en Algérie, auraient été maltraités au niveau d’un poste frontière. Les mêmes sources ont lié cet incident à l’affaire de la militante franco-algérienne Amira Bouraoui, qui a provoqué une nouvelle crise diplomatique entre l’Algérie et la France.
Les médias tunisiens ont laissé entendre que c’est des représailles de l’Algérie contre la Tunisie qui a permis l’embarquement lundi dernier de Amira Bouraoui à bord d’un vol à destination de la France, alors qu’elle est entrée illégalement en territoire tunisien et qu’elle était frappée d’une interdiction de sortie du territoire national algérien.
L’Algérie rappelle son amabassadeur en France
Suite à cette affaire, l’Algérie a rappelé son ambassadeur à Paris pour consultations et avec effet immédiat. Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères a condamné « la violation de la souveraineté nationale par des personnels diplomatiques, consulaires et de sécurité relevant de l’Etat français qui ont participé à une opération clandestine et illégale d’exfiltration d’une ressortissante algérienne dont la présence physique sur le territoire national est prescrite par la justice algérienne. » Le MAE a ajouté que l’Algérie rejette ce développement « inadmissible et inqualifiable » qui cause « un grand dommage » aux relations algéro-françaises.
En réaction, le porte-parole du ministère français des affaires étrangères, François Delmas, a déclaré qu’Amira Bouraoui était « une ressortissante française et qu’à ce titre, les autorités françaises exercent leur protection consulaire ». « Il s’agit d’une procédure qui ne ressort d’aucune manière de l’ordinaire », a-t-il dit.
Au sujet du rappel de l’ambassadeur d’Algérie en France, le porte-parole s’est refusé à tout commentaire, en disant que c’est « une décision algérienne qu’il ne m’appartient pas de commenter ». Interrogé sur le fait que cette affaire était susceptible de dégrader les relations bilatérales, il a déclaré : « pour notre part, nous entendons continuer à travailler à l’approfondissement de notre relation bilatérale ».