La consommation interne de l’énergie en Algérie représente 42%, a fait savoir, ce mardi, le professeur Nordine Yassaa, Commissaire aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique.
« La consommation interne en Algérie représente 42%. Donc, on consomme pratiquement 42% et 58% est exporté à l’étranger », a-t-il indiqué sur les ondes de la radio chaîne 3. La structure de cette consommation d’énergie, a-t-il détaillé, est dominée par les ménages et les secteurs tertiaires avec 45%, 29% c’est le transport et 24% c’est le secteur de l’industrie.
Selon lui, il y a des actions à faire pour maîtriser la consommation interne d’énergie, notamment dans les secteurs du bâtiment, du transport et industriel. « Il y a tout un programme d’efficacité énergétique, qui permettra justement de maîtriser notre consommation et dégager des volumes de gaz naturel qui vont s’ajouter aux volumes d’exportation du gaz », a-t-il dit, en rappelant l’objectif fixé par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, de doubler les volumes d’exportation de gaz pour atteindre les 100 milliards de mètres cubes (m3).
Le professeur Yassaa a noté que la politique énergétique actuelle de l’Algérie s’appuie sur deux aspects importants : diversifier l’offre, c’est-à-dire, aller vers un mix énergétique diversifié avec une part importante des énergies renouvelables.
Il a relevé que le mix-énergétique actuel en Algérie est dominé par les énergies fossiles à hauteur de 70% de gaz naturel et à 30% de pétrole. « On veut aller à des parts importantes de renouvelables. On veut avoir un mix énergétique équilibré entre le gaz naturel, le pétrole et les énergies renouvelables », a-t-il expliqué.
Concernant la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique, Pr Yassaa a indiqué qu’elle est actuellement de 440 MW et principalement de l’énergie solaire, soit 2%. Selon lui, les collectivités locales ont installé environ 40 MW.
En matière d’éclairage public, il a fait savoir qu’en l’espace de deux ans, il y a eu l’installation de 10 MW d’éclaraige solaire photovoltaïque. Il y a aussi la transformation de l’éclairage classique, énergivore, à base de mercure et de sodium, en LED. Il a ajouté que 1.200 écoles ont été alimentées en énergies solaires.
Un excédent de 15.000 MW d’électricité à exporter vers l’Europe
« L’interconnexion entre l’Algérie et l’Italie en matière d’électricité et le projet de gazoduc pour le transport du gaz naturel et également de l’hydrogène, va certainement accélérer la transition énergétique en Algérie, d’autant plus que l’Algérie recèle tous les atouts et potentiels pour exporter de l’énergie verte », a-t-il estimé.
Noureddine Yassaa a souligné que la structure de consommation d’électricité en Algérie est différente de celle de l’Europe. « Le pic de consommation en Algérie c’est principalement en été, période durant laquelle on atteint les 17.000 MW (Mégawatts). En Europe, le pic de consommation est observé en hiver. En été, nous avons le pic de consommation en Algérie et en hiver on dégage davantage d’électricité », a-t-il expliqué.
Et de préciser que l’Algérie produire 25.000 MW d’électricité, la consommation atteint 17.000 MW en été et le reste de l’année la consommation est autour de 9.000 et 10.000 MW.
« Nous avons un excédent important, notamment en hiver, de l’ordre de 15.000 MW qu’on peut exporter en Europe sous forme d’électricité ou le transformer sous forme d’hydrogène, d’autant plus, si on aura une part importante de renouvelables, nous allons pouvoir également transporter de l’hydrogène vert », a-t-il encore expliqué, en ajoutant que l’Algérie a les capacités de continuer à approvisionner l’Europe en gaz et aussi en hydrogène vert et renouvelable.
A ce propos, le professeur Noureddine Yassaa a indiqué que l’objectif initial était de couvrir au moins 10% du marché européen en matière d’approvisionnement en hydrogène. « L’équivalent de 1 à 2 millions de tonnes d’hydrogène et nous avons les capacités », a-t-il précisé, en expliquant qu’il y a tout un mécanisme de financement et que tout ça est assujetti à l’évolution du marché, des technologies et la mobiliation des financements.
« Il y a l’intérêt de la part des partenaires, notamment européens pour investir en Algérie », a-t-il noté, et d’ajouter que les européens, pour atteindre les objectifs qu’ils ont fixés en matière de neutralité carbone et de sécurité énergétique, « ils n’ont pas d’autres choix que d’investir dans les marchés prometteurs et dans les pays qui ont les potentiels pouvant fournir de l’hydrogène à des coûts compétitifs. »