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Algérie : les précipitations ont diminué de 30% ces 20 dernières années

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Les précipitations ont diminué de 30% en Algérie ces 20 dernières années, a indiqué, ce lundi, le professeur Ahmed Kettab, expert et consultant international en matière de gestion de l’eau.

« Les études ont été faites, depuis pratiquement 20 ans, on est en situation de sécheresse. A l’Ouest, les précipitations avaient diminué de 25 à 30%. En 2022 et 2023, c’est de l’ordre de 40%. Au Centre, un peu moins, 30%, et à l’Est, encore un peu moins. Globalement en Algérie, ces 20 dernières années, les précipatations ont diminué de 30%. En 2022 et 2023, s’est en train de diminuer plus », a-t-il relevé sur les ondes de la radio chaîne 3.

« On le voit au niveau mondial que cette sécheresse est là. Vous prenez l’Europe, notamment les pays du Sud de l’Euope : la France, l’Espagne, l’Italie, ont des problèmes de sécheresse actuellement. Donc, c’est un problème au niveau mondial », a-t-il noté, et d’ajouter : « Quand je dis sécheresse, il y a parfois sécheresse, mais quand les pluies arrivent, elles arrivent en très grandes quantités et ça provoque des inondations. Nous sommes actuellement au niveau mondial, particulèrement la zone Mena, l’Algérie, la Tunisie, la Mauritanie, la Libye, c’est dans ces pays-là qu’on a actuellement ce problème de sécheresse. »

Selon M. Kettab, citant les études du GIEC (groupe intergouvernemental sur les changements climatiques), il est prévu pour les années à venir des températures de plus en plus élevées, notamment dans la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du nord) ainsi qu’au sud de l’Europe, induisant une plus forte évaporation des eaux de surface. « Certaines villes de notre sud ont déjà connu des températures de 50% », a-t-il relevé.

Estimant qu’il est aujourd’hui primordial, pour notre pays, d’adapter sa stratégie de gestion de l’eau à la donne climatique, Ahmed Kettab a rappelé que « 20 milliards de dollars ont déjà été dépensés par l’Algérie dans le secteur de l’eau ces vingt dernières années, notamment pour la construction de barrages, dont le nombre s’élève aujourd’hui à 85 (…) Il est prévu, qu’à l’horizon 2025-2030, atteigne les 125 à 130 barrages ».

« Ce que je peux soulever en premier, c’est dans notre situation, il faut privilégier des petits barrages de 100.000 à 150.000 m3, mais des barrages en terre pour une durée de vie de 5 à 6 ans, et tous proches des exploitations agricoles », a-t-il dit.

En second point, il a préconisé un traitement des eaux usées beaucoup plus conséquent. « Nous utilisons 1 à 2 milliards de m3, dont 80% sont finalement rejetés en eau usée. Celle-ci doit absolument passer par des traitements, primaire, secondaire et même tertiaire pour être réutilisées par l’agriculture et l’industrie et les loisirs », a indique M. Kettab, qui a également évoqué d’autres axes, dont le développement d’une stratégie d’exploitation des eaux souterraines disponibles et l’élaboration d’une réglementation adaptée.   

Pour lui, ce n’est qu’après que vient le dessalement de l’eau de mer « mais pas avec des stations de 300 000 et 500 000 m3 (…) Nous devons aller vers des stations de 100 000 m3 bien maitrisées ». Des projets dans lesquels il faudra impliquer des entreprises nationales « qui soient en mesure de réaliser des stations de 10 000 à 20 000 m3 en moins d’un an ». « Nous devons aussi fournir un plus grand effort pour la formation et la recherche (…) Développer la coopération internationale », a-t-il ajouté.  

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