Quatre étudiants algériens du laboratoire Apelec (Applications of Plasmas, Electrostatics and Electromagnetic Compatibility), de la faculté génie électrique de l’université Djillali Liabes de Sidi Bel Abbès, ont réussi à mettre au point une invention dans le domaine des énergies renouvelables.
L’invention est une technique d’autonettoyage et de refroidissement des panneaux solaires utilisant le vent ionique. La nouvelle technologie a été mise au point par les étudiants Tilmatine Amar, Kadous Nezha, Yanallah Khelifa et Bellebna Yassine.
« Innovation dans le domaine de l’auto-nettoyage des panneaux solaires réalisée par le laboratoire APELEC, à l’Université Djillali Liabes de Sidi-Bel-Abbes, sans utiliser d’eau et sans contact avec la surface », précise le laboratoire dans un communiqué posté sur sa page Facebook.
« Le nettoyage est assuré par un vent artificiel produit par un réacteur à plasma froid (effet corona). La collision des charges électriques créées par l’ionisation de l’air avec les molécules d’air génère un « vent ionique » capable de déplacer les particules de sable et d’assurer un nettoyage de la surface du panneau solaire. Avec une tension d’environ 20 000 volts mais un courant de 0,001 Ampère, la puissance de l’appareil est d’une vingtaine de watts seulement », explique-t-on.
Pour protéger la technique innovante, le laboratoire a procédé à son brevetage au niveau national et international. En effet, selon le communiqué de l’Apelec, un Brevet a été déposé à l’Institut national algérien de propriété industrielle (INAP) avec extension internationale (e-PCT).
« Le Brevet intitulé « Dispositif d’auto-nettoyage et de refroidissement de panneaux solaires par vent électrique », par Tilmatine Amar, Kadous Nezha, Yanallah Khelifa et Bellebna Yassine », conclut le communiqué.
Une technique « unique au monde »
L’invetion est qualifiée de « véritable prouesse scientifique » par Neozone, un site spécialisé dans l’actualité des inventions, des innovations et des nouvelles technologies, qui note que cette nouvelle technique « permet donc de nettoyer les panneaux solaires, offrant par la même occasion un meilleur rendement à travers plus d’efficacité et par conséquent : des économies d’énergie à la clé », précisant que cette invention « est unique au monde », puisqu' »elle ne nécessite aucune utilisation d’eau, ni même de contact avec la surface du panneau solaire. Elle fonctionne uniquement avec la puissance d’une lampe à LED comme l’explique l’un des scientifiques. »
La même source relève que « l’entretien des panneaux solaires est un véritable problème », en expliquant que d’une part, « cela requiert incontestablement de l’eau, faisant référence à une notion de »gaspillage ». » Et d’une autre part, « le nettoyage avec des produits chimiques peut détériorer la surface du panneau ou le rendre moins performant. »
« Actuellement, les panneaux sont également nettoyés via la technologie »souffle de vent » consistant à nettoyer les panneaux en propulsant de l’air à haute pression. Mais cette technologie est très énergivore et nécessite l’utilisation de gros générateurs », explique encore Neozone, qui note que l’invention algérienne « n’a pas besoin de générateur puisque la puissance électrique d’une lampe LED suffit ».
À cet effet, les inventeurs algériens « ont combiné la technique du soufflage, très efficace dans les pays sujets aux vents de sable, avec leur technologie qui a d’ailleurs été découverte par hasard », explique le même média, qui ajoute qu' »à l’avenir, cette invention pourrait être directement intégrée aux panneaux solaires et les rendre autonettoyants. »
« Il suffirait de déclencher le nettoyage ou de le programmer pour que les panneaux se nettoient d’eux-mêmes, sans aucune intervention humaine ni utilisation de produits chimiques ni d’eau potable », relève encore la même source.
« Alors qu’ils travaillaient sur un souffleur d’air classique, ils (les étudiants algériens, ndlr) se sont aperçus qu’ils pouvaient le transposer au nettoyage des panneaux solaires », expliue Neozone, qui ajoute que pour le moment, « leur invention fonctionne avec un câble électrique, mais ils envisagent de le rendre autonome en l’équipant de batteries externes qui pourraient être solaires ».