La Banque africaine de développement (BAD) a publié le 24 novembre 2022 un rapport intitulé « Indice 2022 de l’industrialisation en Afrique ». Ce rapport a été élaboré en collaboration avec l’Union africaine (UA) et l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI).
Le document évalue les progrès réalisés par 52 pays africains au cours des onze dernières années en matière de développement industriel en se basant sur 19 indicateurs couvrant les performances manufacturières, le capital, la main-d’œuvre, l’environnement des affaires, les infrastructures et la stabilité macroéconomique.
Dans ce cadre, une note est attribuée à chacun des pays étudiés sur une échelle qui va de 0 (moins bonne) à 1 (meilleure). Les pays couverts par l’indice sont répartis en cinq quintiles : supérieur, moyen supérieur, moyen, moyen inférieur et inférieur.
L’Algérie, bien qu’elle dispose du quatrième PIB en Afrique, ne figure pas dans le Top 10 des pays africains les plus industrialisés. Avec un score de 0.5978, le pays est classé à la 11ème place en 2021 en matière d’industrialisation. L’Algérie figure dans la deuxième catégorie « moyen supérieur ».
Selon ce rapport qui couvre la période de 2010 jusqu’à 2021, classe l’Algérie à la 7ème place durant les années 2019 et 2020 avec des scores de 0.6339 0.6359 respectivement. Pour l’année 2018, le pays est classé 8ème, en 2016 et 2017, il arrive à la 9ème place, 2018 (8ème), 2014 (9ème), 2013 (13ème), 2012 (14ème), 2011 (12ème), 2010 (12ème).
D’après ce document, les dix premiers pays africains dans cet indice sur l’industrialisation sont l’Afrique du Sud qui arrive en tête avec un score de 0.8404 pour le développement industriel en 2021. En deuxième position arrive le Maroc (0.8327). A la troisième place on retrouve l’Egypte (0.7877).
La quatrième place est occupée par la Tunisie (0.7714), la cinquième place revient à l’Île Maurice (0.6685), alors que la sixième place est revenue pour Eswatini (0.6423). A la septième place on retrouve le Sénégal (0.6147), suivi à la huitième place par le Nigéria (0.6046), à la neuvième place par le Kenya (0.6029) et à la dixième place par la Namibie (0.6014).
Selon ce rapport, 37 des 52 pays étudiés (les données ne sont pas disponibles pour la Somalie et le Soudan du Sud) ont amélioré leurs notes. Djibouti, le Bénin, le Mozambique, le Sénégal, l’Ethiopie, la Guinée, le Rwanda, la Tanzanie, le Ghana et l’Ouganda ont été les pays ayant réalisé les progrès les plus importants.
En 2021, les dix derniers pays dans le classement étaient le Malawi (0,4229), São Tomé & Príncipe (0,4198), le Tchad (0,4178), les Comores (0,4078), l’Erythrée (0,4041), la République centrafricaine (0,4018), la Sierra Leone (0,3777), la Guinée-Bissau (0,3663), le Burundi (0.3483) et la Gambie (0,3455).
L’analyse régionale fait ressortir qu’en 2021, l’Afrique du Nord (score moyen : 0,6594) s’affirme comme la région la plus avancée en matière de développement industriel sur le continent, grâce aux performances réalisées par l’Egypte, le Maroc et la Tunisie et qui figurent dans parmi les 10 pays les plus performants pour l’Indice. Pour la Libye et l’Algérie, le rapport estime qu’elles « ont encore du chemin à parcourir pour atteindre l’objectif de diversification hors hydrocarbures ».
L’Afrique du Nord est suivie par l’Afrique australe (0,5649), l’Afrique centrale (0,5020), l’Afrique de l’Ouest (0,4887) et de l’Afrique de l’Est (0,47602). Le classement de ces cinq régions est resté inchangé au cours de la période 2010–2021.
Le rapport souligne : « Les pays les plus performants ne sont pas nécessairement ceux dont l’économie est la plus importante, mais ceux qui génèrent une forte valeur ajoutée manufacturière par habitant, avec une part importante de produits manufacturés destinés à l’exportation. »
Le rapport de la BAD estime que le chemin de la prospérité de l’Afrique passe par le développement industriel, ajoutant qu’avec sa main-d’œuvre jeune, ses abondantes ressources naturelles et ses marchés intérieurs en pleine croissance, le continent dispose du potentiel nécessaire pour devenir la prochaine frontière mondiale du développement industriel.
La BAD précise que l’objectif consiste à faire de cet indice une précieuse source de données pour les pays africains, qui leur permette d’évaluer leurs progrès, de se comparer les uns avec les autres et d’élaborer des politiques industrielles plus efficaces.