Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a évoqué, samedi, le développement de l’agriculture stratégique, notamment la production des céréales.
« Je ne demande pas l’impossible (…) », a-t-il dit en s’adressant au ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Abdelhafid Henni, lors de l’ouverture de la rencontre Gouvernement-walis.
« Nous avons tous les moyens et outils pour produire les 9 millions de tonnes (de céréales, ndlr) que nous consommons » par an, a déclaré le président Tebboune, qui a ajouté que ce dossier relatif à l’augmentation de la production des céréales allait être examiné en Conseil des ministres, annonçant, par là même, la tenue de rencontres régionales avec les wilayas réputées pour leur production céréalière, à l’image de Sétif, Guelma, Constantine, Tiaret, Oum el Bouaghi et Sidi Bel Abbes.
« Je ne suis pas en train de dire des choses impossibles à réaliser », a-t-il dit, en relevant qu’aujourd’hui, la moyenne de production de céréales en Algérie ne dépasse pas les 20 quintaux à l’hectare.
« Faîtes une simple opération de calcul : on a 3 millions d’hectares destinés pour la production de céréales multipliés par une moyenne de production de 30 quintaux l’hectare et ça donne 9 millions de tonnes », a-t-il indiqué, en ajoutant que pour pour augmenter la production, il faut recourir à des techniques modernes, les engrais et la qualité des semences.
Le président Tebboune a rappelé que l’importation des céréales relève exclusivement de l’Etat, car, ce dernier à les moyens pour baisser les prix d’achat des citoyens.
Lors de cette rencontre, le chef de l’Etat a également évoqué la question relative à la réticence de certains responsables à prendre des décisions et des initiatives par crainte d’aller en prison.
« Il y a certains qui disent si je signe, ils vont me prendre à El Harrach0 Pourquoi, c’est un Etat injuste ? », a-t-il interrogé. « S’il y a un sur 45 millions qui a été incarcéré, c’est que la justice a vu qu’il doit payer », a expliqué le président Tebboune.
« Il y a certains responsables qui refusent de signer parce qu’ils ont peur des lettres anonymes », a-t-il dit, et d’ajouter : « Mais nous avons mis fin définitivement aux lettres anonymes. Ces dernières doivent aller dans le broyeur ». Selon lui, les auteurs des lettres anonymes sont des « traîtres » et de « lâches ».
Et de rappeler : « Nous avons interdit, par écrit, toutes les institutions de l’Etat, particulièrement les services de sécurité et la justice, d’ouvrir des enquêtes sur la base des lettres anonymes »
« Si un gestionnaire prend une décision qui estime en bonne foi qu’elle est bonne. Si cette décision s’avère mauvaise, et si il n’a pas bénéficié lui, sa famille ou ses proches, alors il n’y a pas de corruption. Une faute administrative se corrige d’une façon administrative », a-t-il expliqué.
Tout en pointant du doigt ceux qui « ne veulent pas la stabilité du pays » d’être derrière cette campagne qui consiste à inciter les responsables à ne pas prendre de décisions. Le chef de l’Etat a rappelé aussi que les enquêtes anticorruption sont menées désormais par des organismes spécialisés basés à Alger, mais jamais au niveau local, pour éviter des règlements de compte.