Le président français, Emmanuel Macron, s’est exprimé, vendredi, sur le dossier des visas. En marge de sa visite au cimetière Saint-Eugène (Bologhine) à Alger, au deuxième jour de sa visite en Algérie entamée jeudi, le chef d’Etat français a indiqué qu’il souhaitait « travailler ensemble » avec le président de la République, Abdelmadjid Tebboune sur la question des visas.
Il a également déclaré vouloir être « plus efficace » dans la lutte contre l’immigration clandestine et en même temps « plus souple » sur l’immigration « choisie ».
La question des visas fait partie des sujets « sensibles » et sources de « tensions » entre les deux pays
Interrogé par la presse sur le sujet, M. Macron a expliqué que la question des visas fait partie des sujets « sensibles » et sources de « tensions » entre les deux pays. Il a indiqué en avoir « longuement parlé hier (jeudi, ndlr), jusqu’au milieu de la nuit » avec son homologue algérien. « Nous avons mandaté nos ministres » et le sujet doit donc « avancer dans les prochaines semaines et prochains mois », a-t-il dit.
Pour rappel, en novembre 2021, Paris avait réduit de 50% le nombre de visas accordés à l’Algérie et au Maroc en raison du « refus » de ces pays de délivrer les laissez-passer consulaires nécessaires au retour des immigrés refoulés de France.
L’Algérie avait alors aussitôt dénoncé une décision unilatérale « sans consultation préalable avec la partie algérienne ». Le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger avait ensuite qualifié la décision d’ »acte malencontreux qui frappe de précarité et d’incertitude un domaine sensible de coopération » entre les deux pays.
« Nous souhaitons avoir une approche beaucoup plus souple sur l’immigration choisie »
« Ce que nous avons décidé, c’est de travailler ensemble et avec aussi une certaine confiance collective (…) » a déclaré Emmanuel Macron. « On va être très rigoureux pour, ensemble, lutter contre l’immigration clandestine et les réseaux. » « [Nous allons] être beaucoup plus efficaces pour prévenir et pouvoir raccompagner [les personnes en situations irrégulières] plus efficacement », a-t-il ajouté, estimant que ce dossier nécessite « précaution », »exigence » et « délicatesse commune » pour éviter les « malentendus ».
« Nous souhaitons avoir une approche beaucoup plus souple sur l’immigration choisie, c’est-à-dire les familles de binationaux, mais aussi les artistes, les sportifs, les entrepreneurs et les politiques qui nourrissent la relation bilatérale », a-t-il dit.
« Dans ce cadre-là, on souhaite pouvoir améliorer les délais [d’obtention des visas] », a-t-il indiqué, et d’expliquer : « Si on simplifie un peu les procédures, (cela permet) d’avoir une lisibilité plus rapide et d’éviter d’engager trop de frais ».