Le marché automobile local connaît depuis plus de trois ans une crise profonde, en raison de l’arrêt des importations des kits CKD/SKD depuis 2019, ce qui a créé une pénurie.
Dans un entretien accordé au quotidien Algériemaintenant et publié ce mercredi 1er juin, le ministre de l’Industrie, Ahmed Zeghdar, a apporté des précisions sur ce sujet.
« Il est vrai qu’une stratégie a été adoptée pour l’avancement de cette industrie, qui reposait sur l’installation locale comme point de départ, avec une augmentation du taux d’intégration à moyen terme avant d’aller vers une véritable industrialisation à long terme », a indiqué le ministre.
« Mais cette stratégie n’a pas été efficace, car le montage automobile nécessite d’énormes quantités de devises pour importer les kits d’assemblage, d’autant plus que cela a coïncidé avec la baisse des prix du pétrole, qui représentent la plus importante source de devises pour notre pays », a expliqué Ahmed Zeghdar.
Selon le ministre de l’Industrie, l’intérêt des anciens concessionnaires automobiles à l’égard de cette activité rendait impossible la poursuite de cette stratégie et le trésor public ne pouvait la supporter.
« Après que l’expérience du montage automobile se soit avérée inefficace, et face à un marché qui attire l’attention des grands constructeurs automobiles, l’opportunité se présente d’inciter à la fabrication de véhicules localement en échange de l’obtention du marché local », a détaillé le ministre.
« La condition principale est l’investissement effectif dans cette filière industrielle et l’intégration des usines implantées en Algérie dans les réseaux internationaux d’usines implantés par ces industriels », a rappelé le ministre Zeghdar.
Autrement dit, a-t-il poursuivi « la relance de l’industrie automobile se fait en poussant les constructeurs mondiaux à établir des investissements directs étrangers créatifs pour la richesse locale en fournissant tout le nécessaire pour cela loin des complications administratives ».
Ainsi, le département ministériel travaille à « l’élaboration et à la mise en œuvre de la stratégie optimale pour atteindre ces objectifs, qui est de créer de la richesse et de la valeur ajoutée en exploitant des marchés importants comme celui de l’automobile en les finançant par une véritable industrie locale », a souligné le ministre.
Il ministre de l’Industrie a indiqué que « dans ce cadre, plusieurs constructeurs internationaux intéressés à investir en Algérie dans le domaine de la construction automobile ont été consultés, le ministère travaille à encadrer cette activité, permettant la sélection des meilleures offres, de manière transparente et impartiale, qui servirait les intérêts de notre économie d’une part, et protéger les intérêts de l’investisseur d’autre part ».
Interrogé sur le nouveau projet de loi sur l’investissement, le ministre Zeghdar a indiqué que « le projet de loi comprend sept textes réglementaires, dont 2 amendements et 5 nouveaux textes qui seront publiés dès le vote du projet de loi par les deux chambres du Parlement et son entrée en vigueur ».
Il a expliqué que « la publication des textes d’application parallèlement à la loi permettra à la loi d’entrer en vigueur dès sa publication au Journal officiel et d’éviter les erreurs passées, qui étaient l’absence de publication de certains textes d’application de la loi sur l’investissement entravant l’application de certains de ses articles ».