L’Algérie a voté jeudi contre la décision de suspension de la Fédération de Russie du Conseil des droits de l’Homme, une résolution présentée au vote par un groupe de pays occidentaux, lors de la session extraordinaire de l’Assemblé générale de l’ONU, consacrée à la crise ukrainienne, convoquée pour la 3e fois consécutive depuis le 2 mars dernier.
Dans une allocution prononcée devant l’Assemblée Générale, le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations Unies, l’ambassadeur Nadir Larbaoui a réitéré l’attachement permanent de l’Algérie aux règles et principes fondamentaux du droit international humanitaire et des différentes lois et chartes internationales relatives à la protection et à la promotion des droits de l’Homme dont la Déclaration universelle des les violations avérées des engagements internationaux en la matière.
« En dépit de la cruauté des images relayées sur certaines villes ukrainiennes qui doivent être condamnées dans les termes les plus vifs et les crimes présumés qui en découlent d’une extrême gravité, il est plus qu’impératif de permettre aux mécanismes onusiens compétents d’enquêter sur ces faits sur le terrain de manière neutre et impartial afin de rendre justice à toutes les victimes », a-t-il soutenu.
« Permettre aux mécanismes onusiens compétents de s’acquitter pleinement de leur mission et rôle conformément aux règles du Droit international et aux résolutions pertinentes de l’ONU, loin de toute ingérence ou préjugé, constitue pour l’Algérie une condition sine qua non en vue de prouver les faits concernant toute violation grave et systématique des droits de l’Homme », souligne le diplomate algérien.
A ce propos, le représentant permanent a réitéré les appels de l’Algérie au respect des principes universels, objectifs et non-sélectifs, étant une pierre angulaire dans l’action du Conseil des droits de l’Homme qui doit être à l’abri de tout tiraillement politique susceptible d’influer sur le rôle et les missions de cette instance onusienne centrale et son traitement impartial des questions liées aux droits de l’Homme, de façon à renforcer davantage les voies de dialogue et de coopération ».
« La délégation de mon pays estime que les efforts internationaux multilatéraux requièrent le renforcement du dialogue et de la coopération, sans exclusion aucune, malgré la divergence des positions », souligne M. Larbaoui, affirmant que la suspension de la qualité de membre d’un pays élu par la communauté internationale, par une quelconque instance onusienne, n’est pas à même de renforcer l’esprit de travail et de coopération multilatérale.
Dans ce sens, l’ambassadeur Laraboui a réitéré le soutien de l’Algérie aux négociations directes entre la Russie et l’Ukraine en vue de cesser les opérations militaires et de prendre en charge la crise humanitaire, tout en appelant à l’intensification des efforts diplomatiques internationaux visant le règlement de cette crise de manière à empêcher l’effondrement progressif des normes diplomatiques et à parvenir à une solution politique garantissant la souveraineté et l’intégrité territoriale des pays.
« C’est avec une bonne foi que mon pays a adhéré aux bons offices, initiés dans le cadre du Groupe arabe de contact qui s’est réuni récemment avec les parties concernées », a-t-il soutenu, appelant la communauté internationale à renoncer à toute action susceptible d’entraver les négociations en cours et de faire prolonger la crise dont les conséquences seront désastreuses pour tous les pays du monde.
La Russie décide son retrait anticipé du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU
La Russie a décidé son retrait anticipé du Conseil des droits de l’Homme (CDH) des Nations Unies, a annoncé jeudi le ministère russe des Affaires étrangères.
Elle « considère la résolution adoptée par l’Assemblée générale de l’ONU le 7 avril à New York visant à suspendre le siège de la Fédération de Russie au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU comme une mesure illégale et politiquement motivée visant à sanctionner de manière provocante un Etat souverain membre de l’ONU qui mène une politique intérieure et étrangère indépendante », a-t-il dit dans un communiqué.
Le CDH est aujourd’hui monopolisé par un groupe d’Etats qui l’utilisent à des fins opportunistes, a dénoncé le ministère.
« S’étant proclamés une référence en matière de droits de l’Homme, ces Etats sont directement impliqués dans des violations flagrantes et massives des droits de l’Homme », a-t-il accusé.
La Russie continuera à contribuer à la protection des droits de l’Homme bien qu’elle ait décidé de se retirer du CDH, a conclu le ministère.
Algérie-Eco avec APS