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Pr Brahim Mouhouche : « Si le manque d’eau persiste, cela pourrait compromettre les rendements agricoles »

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Le Professeur à l’Ecole nationale supérieure agronomique d’El Harrach, Brahim Mouhouche, a mis en garde, ce jeudi, sur les répercussions de la persistance du manque d’eau sur la production agricole.

Intervenant sur les ondes de la radio chaîne 3, il a souligné que « l’installation des cultures s’est déroulée dans des conditions très difficiles. » « Si le manque d’eau persiste, cela pourrait compromettre les rendements agricoles », a-t-il mis en garde, en relevant que le taux national de remplissage des barrages est de 37%, mais la répartition de la ressource diffère selon les régions. « À l’est du pays, les barrages sont remplis à pratiquement 70%, mais l’ouest n’est qu’à 21% », a-t-il précisé.

Brahim Mouhouche a appelé « à mesurer le danger pour les régions qui n’ont pas assez d’eau et à ne pas oublier que l’Algérie a un climat saharien sur la plus grande partie du territoire ».

« LAlgérie compte parmi les pays les plus pauvres en eau »

« Sur les 211 milliards de m3 d’eau de pluviométrie qui tombe sur l’Algérie annuellement, il n’y a que 11 à 12 milliards de m3 d’eau renouvelable que l’on peut utiliser aisément, auxquels on peut rajouter les 5 milliards de m3 d’eau non renouvelable du sud. Rapporté aux 45 millions d’algérien, cela fait un peu moins de 300 m3 par habitant et par an. Or, la moyenne mondiale est de 6000 m3 par personne », a-t-il expliqué, en alertant sur le danger encouru : « l’Algérie compte parmi les pays les plus pauvres en eau ».

Lors de son intervention, M. Mouhouche a insisté sur la nécessité de capter toutes les ressources hydriques existantes, citant à titre d’exemple la récupération des eaux de pluies dans les habitations et autres constructions. « Nous avons beaucoup d’eau dans le sud qu’il faut utiliser malgré les difficultés, a-t-il ajouté.

Appelant à renforcer les capacités de dessalement dans les régions côtières. Pour autant, Brahim Mouhouche recommandé l’utilisation des énergies renouvelables pour réduire les coûts du dessalement. « Chaque mètre cube nécessite un investissement de 5000 dollars. Le prix de revient du m3 dessalé est de 200 DA, alors que la première tranche payée par le citoyen est de 6 DA le m3 », a-t-il rappelé.

La politique tarifaire favorise le gaspillage de l’eau

Soulignant que la politique tarifaire pousse au gaspillage, le Professeur a appelé à économiser l’eau à tous les niveaux. Il a précisé que le gaspillage de l’eau se situe aussi bien « dans les cuisines des ménagères, que dans les secteurs industriel, agricole et même touristique ».

« L’Agriculture consomme plus de 75% de l’eau disponible, contre seulement 5% pour les ménages », a-t-il indiqué, recommandant de favoriser les cultures qui ne consomment pas beaucoup d’eau et de respecter les itinéraires techniques qui économisent et rentabilisent la ressource hydrique.

Il cite l’exemple du blé : « en Algérie, pour produire 1 kg de blé, il faut parfois 3000 litres d’eau, parce que l’itinéraire technique n’est pas respecté ». Il a appelé à revoir la consommation par habitant des dérivés des céréales et à augmenter la rentabilité de l’eau utilisée pour les cultures.

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