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Benbahmed : le lobby de l’importation de médicaments se retrouve aussi dans la distribution

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Le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Lotfi Benbahmed, s’est exprimé, ce lundi 31 janvier 2022, sur l’indisponibilité de certains produits entrant dans le protocole de traitement de la Covid-19. Interrogé à ce propos, M. Benbahmed a réfuté le terme « pénurie », reconnaissant plutôt « une pression » sur certains produits « pendant un moment donné ».

Intervenant sur les ondes de la radio chaîne 3, le ministre a fait remarquer qu’étant en période de pandémie, il est tout à fait normal qu’il y ait pression sur ces produits. « Il faut rappeler d’abord que nous sommes en période de pandémie. On n’est pas en situation normale. On ne peut pas envisager la problématique de la consommation de produits pharmaceutiques comme si nous étions en temps normal », a-t-il dit.

« Cette pandémie, nous la vivons depuis bientôt deux ans, et nous avons préparé cette vague-là en mettant en place des comités, nous avons une nouvelle réglementation, un nouveau dispositif, quatre directions techniques, non seulement la direction de la régulation, mais aussi une direction de la veille stratégique et une direction de la numérisation, qui prennent en charge à la fois les programmes d’importation et les programmes de production de produits pharmaceutiques », a rappelé M. Benbahmed.

Il a également rappelé que pour produire un produit pharmaceutique il y a la matière première qui doit être disponible, sur laquelle il y avait de la tension au niveau international, il y a la problématique inhérente au transport. « Pour pouvoir avoir ces disponibilités sur le marché, nous avons dû anticiper et mettre en place des stocks à la fois de matières premières, de stocks de principes actifs, de stocks d’intrants et de dispositifs », a-t-il indiqué, en ajoutant que c’est la même chose pour le vaccin, l’oxygène…etc.

Pour le paracétamol, il a fait savoir que les unités de production sont passées de 4 à 10, et 3 millions de boîtes de paracétamol sont livrées par semaine. Selon le ministre, 1,2 million de seringues tous dosages confondus (en varenox et Lovenox) ont été livrées la semaine passées. « Même à dix seringues par malade, nous n’avons pas 200.000 nouveaux malades par semaine », a-t-il souligné, en ajoutant que « tout cela, concourt à mettre en place un plan de lutte devant une situation exceptionnelle ».

Des distributeurs font de la rétention des produits pharmaceutiques

Expliquant la réquisition, le ministre a indiqué que « nous avons demandé aux producteurs d’augmenter au maximum leurs capacités de production et de ne pas retenir le produit ». « La réquisition obligeait les producteurs, dans les 48 heures, de livrer les distributeurs et dans les 48 heures, ces derniers, doivent les mettre à la disposition des officines », a-t-il précisé, en relevant qu’il y avait de la rétention et de la spéculation.

« Cette rétention était due à quoi? Pour les produits pharmaceutiques, ça ne permettait pas d’augmenter les prix, contrairement aux produits alimentaires. Mais, ça permettait aux gens de booster leurs ventes, c’est-à-dire, de faire de la vente concomitante et de la vente associée, en libérant progressivement les produits pour pouvoir vendre l’ensemble de leurs gammes. Ce qui est un procédé totalement interdit », a expliqué M. Benbahmed, qui a fait savoir que des brigades mixtes avec le ministère du Commerce ont été mises en places et qui ont commencé à travailler après leur installation officiellement la semaine passée.

« Nous avons mis en place, à travers notre inspection générale, des inspections et des contrôles qui sont fait, à la fois, chez les producteurs et les distributeurs, et nous avons constatés, effectivement, qu’il y avait de la rétention. Il y avait des distributeurs qui ne libéraient pas leurs produits au bout de 48 heures, mais qu’il y avait des quantités très importantes de paracétamol ou d’autres produits qui sont nécessaires à la Covid-19 et qu’ils ne les libéraient pas », a fait savoir Lotfi Benbahmed, qui a assuré qu’après cette campagne d’inspection qui n’a duré qu’une semaine, « les quantités apparaissent comme par enchantement ». Selon le ministre, « des sanctions ont été prononcées et des fermetures ont été notifiées à certains distributeurs ».

Le lobby de l’importation se retrouve dans la distribution

Le ministre a pointé du doigt le lobby de l’importation de médicaments qui se retrouve aussi dans la chaîne distribution. « Depuis la création de notre ministère (de l’Industrie pharmaceutique), nous avons dû nous battre, d’abord, pour que nous puissions mettre en place ses prérogatives. Nous battre contre le lobby de l’importation (du médicament, ndlr) qui jusqu’à ce jour rêve à ce que notre ministère perde ses prérogatives. Je peux vous assurer que nous continuerons, nous travaillerons et nous assumerons nos responsabilités jusqu’au bout », a déclaré M. Benbahmed.

« Ce lobby pour qui nous avons fait descendre la facture d’importation au profit de la production nationale se retrouve aussi au niveau de la distribution, à travers la spéculation, la rétention », a précisé le ministre, en ajoutant que son département contunuera à se battre contre ce lobby.

Un nouveau cahier des charges pour les distributeurs de médicaments

« Nous avons mis en place à travers le cahier des charges de l’importation, la régulation des importatons, là aujourd’hui, nous sommes entrain de faire un nouveau cahier des charges pour la distrubution (de médicaments, ndlr), qui devrait voir le jour par Arrêté ministériel qui sera publié dans le journal officiel dans les jours qui viennent, et l’ensemble des distributeurs seront réagréés avant fin févier, et nous saurons faire la part des choses entre le bon grain de l’ivraie », a-t-il annoncé.

Et d’ajouter : « Et je peux vous assurer que nous mettrons de l’ordre là-dessus. Nous le faisons la main dans la main, avec les associations de distributeurs, les associations des producteurs, les syndicats et les ordres des pahrmaciens. Parce qu’il ne faut pas jeter la pierre à tout le monde. Il y a des gens honnêtes, qui travaillent et dans des conditions difficiles, en plein Omicron. Beaucoup d’unités de production travaillent en 3×8 avec 50% de leurs effectifs, beaucoup de pharmaciens d’officine tiennent leurs officines avec très peu d’effectifs et il y a très peu de distributeurs », a expliqué M. Benbahmed, en rendant hommage à tous les travailleurs de ces unités ainsi que celles se trouvant dans la distribution et les pharmacies.

Selon le ministre, la numérisation permet d’avoir un tableau de bord. « Pour voir où on en est et savoir exactement combien de boîtes ont été distribuées chaques jours. Ce qui était impossible avant ». « A travers cette plateforme numérique, nous avons la possibilité de savoir où sont les stocks, quel niveau et quand est-ce qu’ils ont été livrés », a-t-il dit

La PCH ne livre pas en quantités suffisantes les hôpitaux

Interrogé sur le fait que la volonté de réduire la facture d’importation a fait en sorte qu’il y ait une tension sur certains produits qui n’ont pas été importés dans les délais. M. Benbahmed a indiqué qu' »on y arrive » et que « les détracteurs ne se cachent même plus et défendent l’importation à tout prix ».

« Je vais vous faire une confidence, que les professionnels devraient savoir. Il n’y a pas eu d’arrêt de l’importation des produits Covid. Les produits sont indisponibles au niveau international, bien heureusement que nous les fabriquons localement », a-t-il fait savoir, en indiquant que pour le Varenox, que la moitié de la production nationale a servi à reconstituer les stocks de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH).

« Malheureusement, la PCH, pour des raisons qui me sont inconnues, parce qu’elle ne déclare pas toujours ses chiffres sur la plateforme nuémrique, ne livre pas en quantités suffisantes les hôpitaux, et les malades qui vont en consultation dans les hôpitaux, se retrouvent à aller dans les officines pour acheter le Lovenox », a-t-il dit, en précisant que la PCH a acheté près de 4,5 millions de seringues ces derniers mois et en a commandé deux autres millions. « Ce n’est pas en période de pandémie qu’on constitue des stocks », a-t-il ajouté, en espérant que la PCH mette le maximum de ces stocks dans les structures sanitaires pour que les patients ne se retrouvent à aller acheter ces produits dans les officines.

En réponse à une question sur le risque d’une éventuelle rupture de stocks des médicaments entrant dans le protocole thérapeutique anti-Covid-19, M. Benbahmed a assuré qu’il « ne peut pas y avoir de rupture car l’ensemble de ces produits sont fabriqués localement, y compris les tests et l’oxygène ». Il a souligné que l’Algérie est le seul pays dans la région qui produit le vaccin.

Le ministre a rappelé que la facture d’importation des médicaments a baissé en 2021 de 800 millions de dollars par rapport à 2019, reculant de 2 à 1,2 milliards de dollars, tandis que la production nationale a évolué d’un (1) milliard de dollars durant la même période.

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