Le président de l’Association des céramistes algériens (ACA), Moncef Bouderba, s’est exprimé, ce jeudi 6 janvier 2022, sur la filière céramique en Algérie.
Lors de son intervention sur les ondes de la radio chaîne 3, M. Bouderba a fait remarquer que « depuis deux ans, et malgré les effets du covid 19, nous avons réalisé des avancées remarquables dans les investissements, le transfert technologique, la maitrise des coûts, l’amélioration de la qualité et la mise sur le marché de quantités suffisantes pour répondre aux besoins du marché ».
La filière céramique compte une cinquantaine d’usines réparties sur l’ensemble du territoire national, avec une production importante et de qualité atteignant en quantité les 700 millions m², qui répond largement aux besoins du marché national.
« Aujourd’hui, les 50 usines implantées sur tout le territoire nationl, à l’Est, à l’Ouest, au Nord et Sud du pays, puisque la matière première est disponible dans toutes les wilayas de l’Algérie, nous permet facilement, confortablement, d’aller sur le plan international, en particulier le marché africain, où il y a une place à prendre. Je pense que la proximité géographique, la position de l’Algérie est stratégique avec ses ses frontières, nous permet d’aller facilement conquérir ces marchés, avec la qualité et la logistique nécessaires pour trouver une place dans ce marché (africain, ndlr), très concurrentiel, malheureusement », a-t-il expliqué.
Il a précisé que le marché africain n’est pas à sous-estimer, car les présences chinoise, turque, espagnole et italienne, entre autres, ne sont pas des moindres.
Quant au Moyen-Orient, selon M. Bouderba, il faudra des moyens colossaux « en matière de logistique exigée aujourd’hui à la norme ISO 900, alors qu’il faut reconnaître que l’Algérie accuse un retard certain sur ce plan », a-t-il dit.
Un potentiel à l’export de 300 millions m²
Le président de l’ACA a fait savoir le potentiel à l’export de l’Algérie peut aller jusqu’à 300 millions m² de céramique. « Nous pouvons exporter jusqu’à 300 millions m² facilement, si nous avons toutes les conditions réunies en logistique et bien sûr, en réformes bancaires », a indiqué M. Bouderba, qui considère qu’il y a des réformes bancaires « courageuses » à faire, un accompagnement administratif, et il faut alléger toutes les procédures d’exportations pour permettre à l’opérateur algérien d’aller en toute confiance à l’international.
« La Première mesure pour qu’il y est un retour de la confiance, c’est une convertibilité commerciale de toutes les opérations d’exportation. Il faut lever toutes les entraves bureacratiques pour que l’algérien qui exporte se sente aussi fort qu’un chinois, un turc ou un européen. Il faut qu’il est les mêmes conditions d’approche. Il faut qu’il se sente épaulé par le Gouvernement algérien, pour qu’il puisse disposer de ses proposes fonds et aller à l’international en force », a-t-il expliqué.
Pour ce qui est de la poursuite des importations de céramique en dépit de l’instruction du président de la République, de juin 2021, interdisant toute importation. Moncef Bouderba a indiqué : « C’est un paradoxe algérien », tout en précisant qu’il n’est pas « partisan de la fermeture totale », car il faut s’interroger sur les exigences du marché et les expliquer. Selon lui, aujourd’hui « la qualité de nos produits n’a rien à envier à celle de nos concurrents » que sont essentiellement les Chinois, Turcs et Espagnols. En revanche, il évoque cet autre outil d’agir pour la protection de la production nationale, à savoir les taxes.