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Les prix des hydrocarbures qui flambent n’auront pas d’effets notables sur les recettes d’exportation

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Le baril de pétrole a dépassé 81 dollars (83 dollars pour le Sahara Brent algérien) et le gaz l’a suivi dans cette lancée, avec environ 6 dollars par million de BTU.

Portée par un subit retour de l’activité mondiale, qui se relève progressivement d’une longue et pénible pandémie de coronavirus, les prix de l’énergie ( pétrole, gaz et charbon) vont certainement progresser encore davantage pour atteindre des niveaux semblables à ceux des décennies 2000 et 2010.

Les experts sont en effet unanimes à anticiper des cours supérieurs à 90 dollars le baril avant la fin de cette année. Les cours ne se stabiliseront prévoient-ils, qu’au milieu de l’année 2022.

Un marché des hydrocarbures qui flambe c’est évidemment une bonne nouvelle pour les gros producteurs ( USA, Russie, Arabie Saoudite, pays du Golfe etc.) qui verront leurs recettes augmenter de manière spectaculaire, en mettant sur le marché le plus de quantités possibles. Ça ne sera malheureusement pas le cas de l’Algérie qui n’en profitera pas, du fait qu’elle n’a plus grand chose à vendre. Sa production annuelle qui était d’environ 1,4 millions de barils/jour durant la décennie 2000 et la moitié de la décennie 2010, n’est en effet, que 950.000 aujourd’hui, selon une très récente estimation du ministère de l’Energie. Un peu plus de la moitié de cette production est comme on le sait réservée à la consommation intérieure , qui n’arrête pas d’augmenter sous l’effet de la poussée démographique et de la demande sociale et qui, sans doute, atteindra dans les prochaines années un niveau très haut qui pénalisera gravement notre capacité d’exportation. Mais déjà â son seuil actuel, la consommation intérieure incompressible ne permet â l’Algérie d’exporter, qu’environ 420.000 barils\jour. La quantité exportable est si faible qu’elle n’a aucune chance d’engendrer des surcroîts de recettes substantiels. Les recettes en question atteindront dans le meilleur des cas 32 milliards de dollars à la fin de l’année 2021 soit à peine 6 milliards de plus qu’en 2020.

L’avenir est d’autant plus inquiétant que l’Algérie, à travers son unique compagnie pétrolière Sonatrach, n’a rien fait pour augmenter ses performances productives. Bien au contraire les activités d’exploration et d’exploitation ont été subitement stoppées, sous prétexte que le pétrole et le gaz dont les prix avaient sensiblement baissés en 2020, ne rémunèrent pas suffisamment les coûts de production. Le budget d’investissement de la Sonatrach (environ 7 milliards de dollars) a été gelé et les activités de forage et de pompage subitement gelées y compris au niveau des grands puits en activité.

Les compagnies étrangères qui devaient se charger de la prospection et de l’extraction du pétrole et gaz de schistes pour combler le déficit de pétrole et de gaz, ne se sont malheureusement pas bousculées au portillon, ce qui a accentué la crise de disponibilité de réserves exportables déjà perceptible quelques années auparavant.

Si cette situation venait à persister sur les moyen et long termes, il est â craindre que l’Algérie soit contrainte d’importer du pétrole pour faire tourner ses raffineries, estiment de sérieux experts!!

Il est par conséquent urgent, que les autorités concernées se ressaisissent et procèdent dans l’immédiat aux investissements nécessaires, à commencer par l’augmentation de la production des grands puits (Hassi Messaoud, Hassi R’Mel, Hassi Berkine etc.) qui, pour diverses raisons, enregistrent d’année en année d’importantes chutes de production. C’est sans doute par le dopage de ces grands gisements, qu’un minimum de regain de productions exportables, pourrait être obtenu à plus brève échéance.

La relance de l’exploration qui s’est subitement arrêtée sur ordre du gouvernement, est également indispensable pour pérenniser, voire même, augmenter le niveau des quantités d’hydrocarbures exportables. L’Algérie à la capacité de le faire au moyen de ses propres entreprises de prospection et de forages (Enafor, ENP et autres) qui ont une expérience considérable dans ces domaines. Ces entreprises ont été contraintes à mettre leurs personnels et leurs foreuses à l’arrêt ( sur une soixantaine de foreuses seules une vingtaine serait en activité) , ce qui n’est pas normal dans un pays qui se targue d’être un « pays pétrolier ».

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