Le Gouvernement envisage, à travers son Plan d’action, qui sera bientôt soumis au Parlement pour débat, de mettre en œuvre une batterie de réformes pour moderniser le système bancaire et financier et accroître son attractivité et son efficacité afin d’améliorer sa participation dans la relance économique.
Selon le Plan d’action, dont l’APS détient une copie, l’objectif de ces réformes est de « disposer d’un secteur bancaire et financier performant, moderne et accessible, de sorte à améliorer son attractivité et accroître sa contribution au développement de l’économie nationale ».
Il s’agit, d’abord, d’en professionnaliser les différents acteurs et d’améliorer sa gouvernance, à travers la densification du réseau bancaire et des assurances pour un accès aux mêmes prestations sur tout le territoire national, le déploiement des banques algériennes à l’étranger, la digitalisation et l’internationalisation du système bancaire algérien, lesquels permettront de réduire les délais de paiement et d’assurer le relais à l’étranger pour la promotion de l’image de l’Algérie à l’étranger.
Il s’agit aussi d’améliorer l’inclusion financière à travers une plus grande implication du réseau postal dans la fourniture de services financiers , créer une banque postale, accélérer le processus de modernisation des systèmes de paiement (cadre réglementaire et infrastructures des systèmes de paiement, notamment le e-paiement) et poursuivre la révision de la politique de change, pour mieux répondre aux besoins des exportateurs et être au diapason du processus inévitable d’ouverture de l’économie nationale.
La réforme envisagée doit, selon le Plan d’action, être un « stimulus » pour un meilleur accompagnement des investisseurs dans leurs quêtes de parts de marchés à l’export , en passant par la restructuration des bilans des banques et la restauration de leur solvabilité , la réactivation du rôle du taux d’intérêt, comme instrument indirect de la politique monétaire et la captation de la masse monétaire circulant dans le secteur informel, par la restauration de la confiance du citoyen en ses institutions financières et bancaires.
Elle englobe, en outre, le développement du cadre réglementaire et institutionnel pour la mise en œuvre de la finance islamique, comme celles de sukuk et takafoul, laquelle peut constituer, selon le document du Gouvernement, une « alternative très attrayante » pour capter une partie considérable des épargnes hors des secteurs bancaire et financier conventionnels.
L’amélioration de l’offre des titres sur le marché financier, laquelle doit nécessairement passer par la réforme du marché financier, la redynamisation de la bourse, notamment par le développement de produits adaptés à la situation économique actuelle et l’implication du secteur économique public dans son processus d’amorçage, la modernisation des infrastructures et du mode de fonctionnement du marché secondaire, par l’implémentation de nouveaux systèmes d’information des institutions du marché financier ainsi que la lutte contre le marché informel de la devise sont d’autres actions inscrites au même chapitre.
La réforme financière escomptée doit également passer par la mise à niveau du cadre de supervision de la Banque d’Algérie, aux normes et standards internationaux, le renforcement du cadre de résolution bancaire et de gestion des crises, y compris le fonds de garanties des dépôts bancaires, la mise en place d’un cadre réglementaire applicable aux sûretés mobilières, le renforcement qualitatif du système d’information de la centrale des risques, pour une meilleure identification de la clientèle, et la mise en place d’un cadre réglementaire et de supervision de la micro-finance et du capital-risque.
Le Gouvernement prévoit, dans la même perspective, l’introduction en bourse de deux banques publiques, dans le cadre des réformes structurelles du marché financier, afin d’accroitre la contribution de la bourse dans la mobilisation de l’épargne et le financement de l’économie.
Aussi, la bourse fera l’objet d’une réorganisation dans le sens du renforcement de la gouvernance des sociétés de marché et de la modernisation des systèmes de négociation et de supervision du marché boursier.
La révision de l’ordonnance n 95-07 du 25 janvier 1995, relative aux assurances est également prévue par le Gouvernement qui envisage, d’autre part, la création d’une banque d’habitat par la transformation de la Caisse Nationale du Logement (CNL) en institution financière dédiée à l’habitat.
APS