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Nouveau gouvernement: Toujours pas de ministère de l’économie alors que l’ampleur de la crise l’exige

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Nouvelle promu, le premier ministre Aïmane Benabderrahmane vient de former son gouvernement et cette fois encore, on s’étonne de l’absence d’un ministère spécialement dédié au management de l’Économie déjà mise à rude épreuve par des difficultés de tous ordres annonciatrices d’une crise dont la gestion exigera une rigueur que seul un super ministère créé pour la circonstance pourra garantir.

Des gouvernements sans ministre chargé spécialement de l’Économe, est devenu l’apanage de l’Algérie depuis 1990, date à laquelle Mouloud Hamrouche désigné par le président Chadli Bendjedid à la tête du gouvernement avait, on s’en souvient, confié cette charge à l’économiste Ghazi Hidouci qui eut le temps d’opérer d’importantes réformes structurelles destinées notamment à sortir l’économie algérienne de l’excès d’étatisme hérité de l’ère socialiste, pour la mettre sur les rails de la mondialisation qui avait commencé à régir de nombreux pays de la planète.

La gestion de l’Économie qui a besoin d’un centre de décision puissant et cohérent est depuis la destitution de Hamrouche et de son équipe de réformateurs, éclaté en plusieurs départements indépendants les uns des autres et qui ont de ce fait du mal à coordonner leurs actions quand la situation du pays exige de prendre rapidement des mesures fortes en faveur de l’Economie. C’est cette fois encore le premier ministre, engagé sur de nombreux fronts, les uns aussi importants et urgents que les autres, qui jouera ce rôle particulièrement compliqué de coordinateur des actions économiques, qu’il aura beaucoup de mal à tenir dans une conjoncture aussi difficile, dans laquelle plusieurs crises imbriquées les unes dans les autres s’entremêlent (crise politique, crise économique et crise sanitaire). Un rôle qui lui sera à l’évidence impossible à tenir, quand bien même, le nouveau premier ministre peut se prévaloir d’une longue expérience dans le domaine des finances publiques.

La gestion de l’économie est en effet par essence, pluridisciplinaire et requiert de ce fait une vision globale et des décisions éclairées que ne pourraient prendre que des experts chevronnés intégrés dans un collectif doté d’une grande capacité d’ingénierie et qui dispose de toutes les données économiques et sociales nécessaires à la gouvernance d’une économie. C’est un collectif qui a besoin de  s’appuyer sur des instances d’informations économiques et sociales fiables (ONS, CNES, CREAD, CENEAP, INESG etc.) à l’effet de doter le ministre chargé du management de l’économie, d’un tableau de bord qui l’éclaire sur la situation qui prévaut et lui indique les mesures â prendre, ne serait ce que pour éviter le pire au pays. L’Algérie ne peut effectivement plus se permettre de naviguer à vue, sans indicateurs précis, comme elle le fait depuis bientôt plusieurs années faute d’un ministère spécialement dédié à l’économie. La situation s’est même gravement détériorée au cours de ces trois dernières années, où on ne connaît même plus les chiffres réels de l’inflation, de la démographie que l’ONS ne publie plus à notre connaissance, ni  l’état des lieux précis des banques et des entreprises publique, des réserves de change et encore moins celle des capacité précises de la production et de l’exportation des hydrocarbures. Comment manager efficacement une économie dans pareilles conditions de laquelle ne peuvent résulter que le bricolage et les décisions intempestives auxquelles les algériens sont désormais habitués.

Le rôle d’un ministre de l’Économie dont l’Algérie se prive on ne sait pour quelle raison depuis plus de 30 ans, consiste notamment à mettre en œuvre, en connaissance de cause les réformes économiques et sociales qui s’imposent, en tenant compte des réalités propres à l’Algérie, mais aussi et surtout de l’évolution de l’économie mondiale, que seul un ministère créé et organisé pour la circonstance peut garantir. Les réformes effectuées isolément, comme c’est depuis de nombreuses années le cas, ne peuvent que reproduire les échecs du passé et au mieux continuer à maintenir l’Algérie en situation de forte dépendance à la rente d’hydrocarbures, qui a la particularité de voiler les tares du management de l’économie algérienne quand cette rente est consistante et de les révéler au grand jour, quand cette dernière vient, comme c’est actuellement le cas, à manquer.

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