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CNUCED : le flux des IDE vers l’Algérie a chuté de 19% en 2020

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Le flux des Investissements directs étrangers (IDE) vers l’Algérie a enregistré une baisse de 19%, avec seulement 1,1 milliards de dollars captés en 2020 contre 1.382 milliards de dollars en 2019. La raison : la pandémie de la Covid-19, selon le rapport 2021 sur l’investissement dans le monde de la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED), publié lundi 21 juin.

Le rapport de la CNUCED relève que les IDE captés par l’Algérie l’année dernière ont principalement dirigés vers le secteur des ressources naturelles. En 2020, note la même source, l’Algérie a supprimé la règle 49/51 régissant l’investissement sauf dans les secteurs stratégiques comme les hydrocarbures, les mines… « Bien que cela puisse encourager la diversification des IDE, l’impact ne peut apparaître qu’après une reprise plus large des investissements étrangers », estime la CNUCED.

La pandémie de Covid-19 a eu un impact significatif sur les IDE en Afrique

De manière générale, le rapport de l’organe onusien note que la pandémie de Covid-19 a eu un impact significatif sur les IDE en Afrique ». En effet, précise le rapport, « les flux vers le continent ont baissé de 16% en 2020, à 40 milliards de dollars, contre 47 milliards de dollars en 2019. » La cascade de défis économiques et sanitaires dus à la pandémie, combinée aux faibles prix des produits de base énergétiques, a pesé lourdement sur les investissements étrangers vers le continent, selon le rapport de la CNUCED. 

« Les annonces de nouveaux projets, mesure de l’état d’esprit des investisseurs et des futures tendances en matière d’IDE, ont chuté de 62% à 29 milliards de dollars, contre 77 milliards de dollars en 2019. Les fusions et acquisitions transfrontalières (M&A), ont chuté de 45% à 3,2 milliards de dollars, contre 5,8 milliards de dollars en 2019. Les annonces de financement de projets internationaux, particulièrement pertinentes pour les grands projets d’infrastructure, ont dégringolé de 74% à 32 milliards de dollars », relève le même rapport.

Par région, le document de la CNUCED indique que « les entrées d’IDE en Afrique du Nord se sont contractées de 25 % atteignant 10 milliards de dollars, contre 14 milliards de dollars en 2019, avec des baisses importantes dans la plupart des pays. L’Égypte est restée le principal bénéficiaire des IDE en Afrique, avec toutefois une réduction importante des flux (-35 %) à 5,9 milliards de dollars en 2020 ».

« Les flux d’IDE vers l’Afrique subsaharienne ont diminué de 12 % pour atteindre 30 milliards de dollars, les investissements n’ayant augmenté que dans quelques pays. Les IDE vers l’Afrique australe ont diminué de 16 % pour atteindre 4,3 milliards de dollars, même si le rapatriement des capitaux par les entreprises multinationales en Angola s’est ralenti. Le Mozambique et l’Afrique du Sud ont enregistré la plupart des entrées en Afrique australe », note encore le rapport de la CNUCED.

En Afrique de l’Ouest, le même rapport relève : « Malgré la légère augmentation des flux entrants vers le Nigeria, qui sont passés de 2,3 milliards de dollars en 2019 à 2,4 milliards de dollars, les IDE vers l’Afrique de l’Ouest ont diminué de 18 % pour atteindre 9,8 milliards de dollars en 2020. Le Sénégal fait également partie des quelques économies du continent qui ont bénéficié de flux entrants plus élevés en 2020, avec une augmentation de 39 % à 1,5 milliard de dollars, en raison d’investissements dans l’énergie. »

L’Afrique centrale est la seule région d’Afrique qui a enregistré une augmentation des IDE en 2020

Selon le rapport : « L’Afrique centrale est la seule région d’Afrique qui a enregistré une augmentation des IDE en 2020, avec des entrées de 9,2 milliards de dollars, contre 8,9 milliards de dollars en 2019. L’augmentation des flux entrants en République du Congo (de 19 %, à 4,0 milliards de dollars) a permis d’éviter une baisse. »

« Les IDE à destination de l’Afrique de l’Est ont chuté à 6,5 milliards de dollars, soit une baisse de 16 % par rapport à 2019. L’Éthiopie, bien qu’elle ait enregistré une réduction de 6 % des flux entrants à 2,4 milliards de dollars, a représenté plus du tiers des investissements étrangers en Afrique de l’Est », indique encore le rapport, qui souligne, par ailleurs, que « les investissements dans les Objectifs de développement durables de l’ONU (ODD) ont également diminué, sauf dans les énergies renouvelables. »

« Les investissements étrangers en Afrique dirigés vers les secteurs liés aux ODD ont considérablement diminué dans presque tous les secteurs en 2020 », indique le document, qui note : « Les énergies renouvelables ont fait figure d’exception, les opérations internationales de financement de projets ayant augmenté de 28 % pour atteindre 11 milliards de dollars, contre 9,1 milliards de dollars en 2019. »

Selon le même rapport, les flux d’IDE en provenance d’Afrique ont diminué de deux tiers en 2020 pour atteindre 1,6 milliard de dollars, contre 4,9 milliards de dollars en 2019. « Les flux sortants les plus élevés provenaient du Togo (931 millions de dollars). Les investissements de ce pays ont été largement dirigés vers d’autres pays africains. Les flux sortants du Ghana (542 millions de dollars) et du Maroc (492 millions de dollars) ont également été importants, bien qu’ils aient chuté de 8 % et 45 % respectivement par rapport à 2019 », relève-t-on de même source.

Bien que la CNUCED prévoit une croissance des IDE en Afrique en 2021, « une reprise économique tiède et un programme lent de déploiement des vaccins menacent l’ampleur de la reprise des investissements », estime le rapport, qui ajoute : « Les IDE vers le continent ne devraient croître que de 5 % en 2021, ce qui est inférieur aux taux de croissance prévus à l’échelle mondiale et dans les pays en développement. »

Les flux mondiaux d’IDE ont plongé de 35 % en 2020

Au niveau mondial, les flux mondiaux d’investissement direct étranger (IDE) ont plongé de 35 % en 2020, passant de 1 500 milliards de dollars en 2019 à 1 000 milliards de dollars, indique le rapport de la CNUCED. « Les confinements imposés à la suite de la pandémie de COVID-19 dans le monde entier ont ralenti les projets d’investissement existants. De plus, les perspectives de récession ont conduit les entreprises multinationales (EMN) à réévaluer leurs nouveaux projets », explique la même source, ajoutant : « La chute concerne principalement les économies développées, où les IDE ont baissé de 58 %, en partie du fait de restructurations d’entreprises mais aussi de flux financiers intra-entreprises. »

Les IDE dans les économies en développement ont relativement bien résisté, avec une baisse de 8 %, principalement due à la vigueur des flux en Asie. En conséquence, les économies en développement ont représenté deux tiers des IDE mondiaux, contre un peu moins de la moitié en 2019″, selon le rapport de la CNUCED, qui prévoit que les flux IDE « devraient atteindre leur niveau le plus bas en 2021 et regagner une partie du terrain perdu grâce à une augmentation de 10 à 15 %. »

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