Les vols internationaux de la compagnie aérienne nationale Air Algérie ont repris « partiellement » ce mardi 1er juin après une fermeture qui a duré plus de 14 mois. Un premier avion a décollé, à 9h00, de l’aéroport d’Alger à destination de Paris Orly. Le vol retour devrait décoller à 14 h de Paris vers Alger avec à son bord 250 passagers, qui seront, à leur arrivée en Algérie, placés en quarantaine pour une période de cinq jours, à leurs frais.
Air Algérie a annoncé samedi son programme de vols et les tarifs des billets ainsi que ceux liés au confinement obligatoire auquel devront se soumettre les voyageurs arrivant en Algérie. Six vols hebdomadaires de et vers la France, l’Espagne, la Turquie et la Tunisie ont été programmés pour cette réouverture progressive des vols. La compagnie aérienne a précisé que le vol Constantine-Tunis-Constantine se fera tous les vendredis, Alger-Istanbul-Alger (tous les dimanches), Alger-Paris (ORY)-Alger (tous les mardis et jeudis), Alger-Marseille-Oran (tous les Samedis) et celui de Alger-Barcelone-Alger (tous les mercredis).
A propos des tarifs, Air Algérie a précisé que les indications tarifaires à partir de l’étranger sont arrêtées comme suit : au départ de Tunis : 591 dinars tunisien l’aller-retour (TTC), au départ de Istanbul : 686 dollars l’aller-retour (TTC), au départ de Paris : 518 euros l’aller-retour (TTC), au départ de Marseille : 391 euros l’aller-retour (TTC) et au départ de Barcelone : 317 euros l’aller-retour (TTC). En supplément, les frais de confinement fixés à 41.000 DA (TTC) sont payables selon l’équivalent en monnaie étrangère (applicable uniquement pour destination étranger-Algérie).
Face à la colère de la communauté algérienne établie à l’étranger et des ressortissants algériens bloqués à l’étranger, qui ont jugé que les tarifs des billets sont trop chers et réclamé l’annulation de la mesure de confinement sanitaire obligatoire de 5 jours dans un hôtel choisi par les autorités, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a décidé, dimanche, lors d’une réunion du Conseil des ministres, d’assouplir cette condition, en exemptant les personnes âgées et les étudiants du paiement de ces frais et de réduire de 20% ce tarif pour les autres voyageurs.
Au lendemain de l’annonce de ces facilitations, la communauté algérienne ne décolère pas. Hier, à la veille de la reprise des vols, les agences de la compagnie aérienne nationale en Algérie comme en France ont connu une grande affluence. De nombreuses personnes s’étaient pressées hier matin les agences d’Air Algérie Paris Opéra et celle de Marseille Saint Charles, pour acheter, confirmer un billet ou juste demander un renseignement, selon des vidéos partagées sur les réseaux sociaux et sur lesquelles on constate des scènes de pagailles devant l’agence Paris Opéra et celle de Marseille. Lundi matin, Air Algérie a annoncé la la fermeture de ces deux agences, en évoquant des « raisons sécuritaires et sanitaires ».
Une situation « tout à fait normale »
Présent ce mardi à l’aéroport d’Alger, à l’occasion de la reprise des vols internationaux le chargé de communication d’Air Algérie, Amine Andaloussi, a commenté ce qui s’est passé devant les agences de la compagnie en France. Amine Andaloussi a qualifié cette situation de « tout à fait normale ».
Selon lui, il n’est pas possible de rouvrir toutes les agences de la compagnie que ce soit en Algérie ou à l’étranger. Il a ajouté que la plateforme digitale permet de réserver sans se déplacer au niveau des agences de la compagnie.
Le même responsable a invité les ressortissants algériens de se diriger vers la plateforme numérique d’Air Algérie pour réserver et acheter leurs billets en ligne, en rappelant que les places sont limitées. Amine Andaloussi a indiqué que depuis l’ouverture des réservations, 6420 billets ont été écoulés dont 65% de cette billetterie a été vendue sur la plateforme digitale airalgerie.dz et le call center de la compagnie.
Le chargé de communication d’Air Algérie a insisté sur le fait que c’est réouverture « partielle » et que son but, comme cela a été précisé dans le communiqué des autorités, est de permettre une mobilité de et vers l’Algérie et que la poursuite de cette réouverture dépendait du respect du protocole sanitaire dédié. « Si cette réouverture partielle, qui s’étalera du 1er juin au 30 juin réussit, il y aura une ouverture progressive comme planifié par le Comité scientifique qui suit toutes les opérations et fera une évaluation positive si les voyageurs respectent le protocole sanitaire », a-t-il expliqué au micro de la chaîne Ennahar TV.
S’agissant des prix des billets, Amine Andaloussi seulement parlé de la revalidation des 500 000 billets achetés par les clients d’Air Algérie et non consommés en raison de la suspension des vols internationaux depuis plus d’une années.
Concernant les sorties du territoire national des algériens résidant en Algérie, Amine Andaloussi a indiqué au sujet des visas touristiques que tous les pays ont imposé des conditions pour l’entrée des étrangers sur leurs territoires. Il a expliqué qu’il y a des pays qui n’ont pas encore autorisé l’entrée des étrangers détenteurs de visa type C (touristique), donc, Air Algérie ne peut pas leurs vendre des billets d’avion. « Cela montre que la pandémie de la Covid-19 est toujours là et que les pays sont vigilants avec les déplacements aériens, terrestres et maritimes », a-t-il noté.
Il convient de noter que l’affluence ce matin à l’aéroport international d’Alger était timide, vu que seules quelques catégories de personnes sont autorisées à embarquer vers la France, à savoir les citoyens européens – y compris les binationaux-, les Algériens titulaires d’un titre de séjour, d’un visa d’installation (D) ou d’un visa C de conjoint de Français.