Pour la deuxième fois consécutive, les marches hebdomadaires du mouvement populaire « Hirak » ont été empêchées à Alger dans d’autres villes pays par les forces de l’ordre déployées à cet effet. Plusieurs arrestations ont été opérées parmi les manifestants qui ont tenté de marcher pour ce 118ème vendredi du mouvement citoyen.
A la capitale Alger, la marche qui débutait habituellement vers 14h00 n’a pas pu démarrer. Tout le centre-ville a été quadrillé par un impressionnant dispositif policier, empêchant les manifestants de rejoindre la marche.
Le quartier de Bab El Oued, d’où partait habituellement une grande foule de manifestants, a été encerclé par les forces de l’ordre déployées en force pour empêcher les manifestants de démarrer la marche en direction d’Alger-Centre.
Selon des médias, les forces de l’ordre ont été déployées au niveau de Kitani, Place des Martyrs, Square Port Said, Place de l’Emir Abdelkader, sur l’axe Grande Poste-Place-Audin-Rue Didouche Mourad. La place du 1er Mai a été également quadrillée par les forces de l’ordre qui ont bloqué l’accès à la rue Hassiba Ben Bouali.
Une forte présence des policiers en civil a été constatée, alors que la connexion internet a été fortement perturbée, ce qui explique le peu d’informations et d’images diffusées sur les réseaux sociaux. Le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) a signalé plusieurs arrestations de manifestants à Didouche Mourad et Bab El Oued.
Le parti Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) a annoncé que son siège sis à Didouche Mourad a été encerclé par les forces de l’ordre, qui ont empêché tout rassemblement de personnes à Alger Centre.
La marche tourne à l’affrontement à Bouira
Selon le journal El Khabar, la même situation a été constatée dans d’autres villes notamment à Oran et Annaba.
A Bouira, la marche du Hirak a été violemment empêchée par les forces de l’ordre déployées en force au centre-ville, sous prétexte que la manifestation n’est pas autorisée.
Des affrontements ont éclaté entre les manifestants et les forces de l’ordre à la ville de Bouira. Les policiers ont tiré des bombes lacrymogènes et utilisé les canons à eau. Les manifestants ont riposté avec des jets de pierres. Plusieurs arrestations de manifestants ont été signalées.
Les marches ont eu lieu à Tizi-Ouzou et Béjaïa
Cependant, les marches de ce 118ème vendredi ont pu avoir lieu dans les villes de Tizi-Ouzou et Béjaïa, malgré les arrestations opérées par la police. Une forte mobilisation a été constatée dans ces deux villes, selon les images diffusées sur les réseaux sociaux.
Le CNLD a signalé des arrestations dans plusieurs villes : Alger, Tlemcen, Jijel, Bordj Menaïel (Boumerdes), Annaba, Tizi-Ouzou, Béjaïa. Selon la même source, les journalistes Aboubaker Khaled (Radio M) et Massin Amrouni (Algérie 360), qui était à Alger-Centre pour couvrir la marche du Hirak, ont été interpellés puis relâchés.
Pour rappel, les marches de vendredi 117 ont été également empêchées à Alger et dans d’autres villes du pays. La Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH) avait indiqué que 1000 manifestants avaient été arrêtés dans une vingtaine de wilayas. Des journalistes, des chefs de partis, des enseignants universitaires et des étudiants étaient parmi les personnes arrêtées. Si la majorité des personnes arrêtées ont été libérées, 44 ont été présentées devant les tribunaux, placées sous mandat de dépôt, dont 22 à Sétif.
Le 9 mai, le ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire avait indiqué, dans un communiqué publié, que les organisateurs des marches sont tenus à la déclaration, auprès des services compétents, des noms des responsables de l’organisation de la marche et des heures de son début et de sa fin, de l’itinéraire et des slogans à lever, conformément à la loi.