Le président du Conseil interprofessionnel de la filière pomme de terre (CNIF/PT), Ahcène Guedmani a affirmé que la filière avait utilisé 80% des semences locales pour la production de la pomme de terre destinée à la consommation durant la campagne en cours.
L’importation des quantités des semences passées de 140.000 tonnes les années précédentes, à 50.000 tonnes en 2020 a permis aux agriculteurs de vendre leurs produits et réaliser des bénéfices, a précisé Guedmani dans une déclaration à la presse en marge de la réunion de préparatoire tenue mercredi au Centre national de contrôle et de certification des semences et plants (CNCC).
En effet, la réduction de l’importation signifie, poursuit-il, la réduction de la facture à raison de 70 millions USD en 2020, et donc l’orientation de l’aide et de l’accompagnement aux producteurs locaux.
Malgré la faible pluviométrie et la hausse des frais de production/hectare, les agriculteurs ont doublé d’efforts et gardé les mêmes prix sur le marché durant la campagne en cours, a-t-il indiqué.
Assurant la disponibilité de quantités suffisantes de semences locales pour couvrir la saison 2021/2022, le même responsable a précisé que le Conseil œuvrait, en coordination avec la tutelle, à la centralisation de la production de la pomme de terre dans le Sud, soit à El Oued et Aïn Salah, et la réservation des régions du nord à la culture des semences.
Le Conseil entend acheminer la pomme de terre directement des coopératives aux consommateurs, afin de maîtriser davantage les voies de distribution, contrecarrer la spéculation et contrôler les prix sur les marchés de détails.
Les préparatifs pour la saison 2021-2022 entamés
Le ministère de l’Agriculture et du Développement rural a entamé les préparatifs de plantation des semences de la pomme de terre en prévision de la saison 2021/2022, en ouvrant le débat avec les différents producteurs locaux de ce produit.
Dans le cadre de la rencontre tenue mercredi au Centre national de contrôle et certifications des semences et des plants, qui a réuni les entreprises productrices du centre et de l’ouest, il a été question d’examiner les modalités de mise en œuvre du programme de production et de multiplication locale des semences pour la prochaine saison.
Cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la feuille de route du secteur visant la réduction des importations et la rationalisation des dépenses dans le domaine des semences de pommes de terre, a indiqué le directeur de la protection des végétaux et du contrôle technique au ministère de l’Agriculture, Rabeh Filali qui a précisé que le secteur a réussi à réduire les importations de ces semences de plus de 50% au cours de la saison actuelle.
Dans le même sillage, Filali a nié l’impact de la réduction des quantités importées sur les quantités produites, ajoutant que le secteur examine actuellement avec les producteurs les questions liées à l’adoption de semences approuvées par le Centre national des semences et aux moyens d’y faire face en période de pénurie de pluie.
Pour le même responsable, la saison dernière a vu l’utilisation de 70% des semences importées dans le cadre du programme de multiplication des semences locales.
Il est procédé actuellement à l’examen de l’abondance des semences locales et des mesures à prendre afin d’assurer la réussite de la saison des semailles, en sus de l’accompagnement des agriculteurs pour une bonne saison, tout en offrant l’opportunité de généraliser l’utilisation des semences locales chez les agriculteurs, disponibles à des prix inférieurs à ceux des semences importées.
Selon le même responsable, la circonstance sanitaire mondiale et la période de la sécheresse que vivent de nombreux pays dans le monde, à l’instar de l’Algérie, ont été à l’origine de l’augmentation des prix de certains produits stratégiques, ce qui importe, dit-il, une mobilisation pour faire réussir les différents programmes tracés.
De son côté, l’opérateur Benmira Bouzrar de la wilaya de Ain Defla, a assuré de la disponibilité de la production cette année, d’autant que les agriculteurs ont pu intensifié les opérations de production après la réduction de la quantité importée des semences.
Cet opérateur a réalisé, à titre d’exemple, une rendement atteignant 400 quintaux le hectare en semences de pomme de terre, sur une surface globale cultivée atteignant 150 hectares dans la wilaya.
L’opérateur a, en outre, mis en avant la nécessité de coordonner avec le secteur des Ressources en eau, en vue d’assurer l’irrigation complémentaire au profit des agriculteurs, lors des mois en cours.
Pour sa part, l’opérateur Touat Omar de Médéa a recours à 90% de semences locales, en vue de multiplier des semences de qualité et aux normes mondiales, ce qui lui a permis de concrétiser un rendement dépassant 450 qx/hectare, selon ses déclarations à la presse.
De son côté, la Directrice générale (DG) du Centre national de contrôle et de certification des semences et plants (CNCC), Zakia Mellah, a affirmé la poursuite de l’accompagnement des agriculteurs, notamment dans le domaine du contrôle et de la garantie de la qualité des semences posées à la consommation et de la sécurisation de l’alimentation des citoyens.
Selon Mme Mellah, la réunion se veut une opportunité pour les opérateurs de soulever leurs problèmes et préoccupations, à même de permettre au Centre, qui est sous la tutelle du secteur, d’y remédier.
A rappeler que la réunion d’aujourd’hui a regroupé les opérateurs privés des deux régions Centre et Ouest, tandis que les travaux de la réunion seront parachevés jeudi au profit des opérateurs de la région Est.
APS