La Banque Mondiale (BM) a publié, le 12 mai 2021, la note d’information sur les migrations et le développement, dans laquelle sont évoqués les envois de fonds officiellement enregistrés vers les pays à revenu faible et intermédiaire. Il en ressort, selon les données de la BM, que les remises migratoires ont plutôt bien résisté à la crise de la COVID-19.
Selon les chiffres avancés par cette institution financière internationale, les envois d’argent des migrants vers l’Algérie ont baissé de 5,8% en 2020. L’année dernière, les envois de fonds officiellement enregistrés vers l’Algérie ont atteint 1,682 milliard de dollars contre 1,786 milliard de dollars en 2019. Un montant représente 1,2% du produit intérieur brut (PIB).
Selon les données de la Banque Mondiale, relayées par le journal Liberté dans son édition de lundi, de 2015 à 2019, les envois de fonds vers l’Algérie ont connu une tendance stable autour de 1,9 milliards de dollars, alors qu’ils avaient atteint un pic en 2014, avec 2,45 milliards de dollars transférés en Algérie, par les algériens établis à l’étranger.
« Malgré la pandémie de COVID-19, les transferts d’argent des migrants sont restés solides en 2020, avec un fléchissement plus faible qu’anticipé », lit-on dans un communiqué de la BM. Selon la dernière édition de la note d’information de la Banque mondiale sur les migrations et le développement, « les envois de fonds officiellement enregistrés vers les pays à revenu faible et intermédiaire ont atteint 540 milliards de dollars en 2020, soit à peine 1,6 % de moins qu’en 2019, quand ils étaient ressortis à 548 milliards de dollars. »
« Ce repli est moins net que lors de la crise financière de 2009, où la baisse des remises migratoires avait atteint 4,8 % », relève-t-on. Par ailleurs, ajoute la même source, « les remises migratoires vers ces pays ont dépassé l’année dernière le total des flux d’IDE (259 milliards de dollars) et d’aide publique au développement (179 milliards) ».
Selon les mêmes données de cette institution financière internationale, les transferts d’argent vers le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord ont augmenté de 2,3 % en 2020, à environ 56 milliards de dollars. Une évolution à imputer essentiellement à la solidité des transferts vers l’Égypte, dont les fonds reçus ont grimpé de 11% pour atteindre un niveau record de pratiquement 30 milliards de dollars, et le Maroc, dont les fonds reçus l’année passée, ont augmenté de 6,5%. La Tunisie a également bénéficié de cette tendance, avec une progression de 2,5 %. Des pays comme Djibouti, le Liban, l’Iraq et la Jordanie ont connu une dynamique inverse, avec un repli supérieur à 10 % en 2020.
La Banque Mondiale estime que pour 2021, les remises migratoires vers la région Afrique du Nord et Moyen-Orient devraient progresser de 2,6 %, à la faveur d’une reprise modeste dans la zone euro et sur fond de ralentissement des envois en provenance des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG).
Pour ce qui est des coûts de transferts de ces fonds, selon la BM, le tarif moyen pour l’envoi de 200 dollars vers la région a légèrement baissé au quatrième trimestre de 2020, à 6,6 %. Les écarts d’un couloir à l’autre sont très importants : le coût des transferts depuis des pays de l’OCDE à revenu élevé vers le Liban reste très important, le plus souvent supérieur à 10 %. À l’inverse, il peut s’établir autour de 3 % pour les envois depuis les pays du CCG vers l’Égypte selon les couloirs.