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LFC 2021 : Recettes en déclin, dépenses en hausse

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Du fait de la conjonction de nombreuses déterminations (importation de vaccins et équipements anti Covid-19, hausses et régularisations de salaires dans divers secteurs de la fonction publique, frais de l’élection législative, hausse des transferts sociaux, mesures incitatives pour soutenir l’investissement etc.), l’Etat dépensera beaucoup plus que prévu dans le budget initial de l’année 2021. Le problème est que cette explosion de dépenses de fonctionnement intervient dans un contexte de déclin sans précédent des recettes budgétaires que la fiscalité pétrolière et les impôts, en nette régression, n’alimentent plus assez, en dépit de la hausse de certaines taxes ciblant notamment, les produits de tabacs. La nature rentière de l’économie algérienne n’ayant guère changée, le gouvernement comptera cette fois encore sur la fiscalité pétrolière et quelques prélèvements fiscaux en régression, pour subvenir à des besoins en financement qui n’arrêtent pas d’enfler.   

De ce fait, l’avant-projet de la LFC 2021 prévoit une hausse du budget de fonctionnement de plus de 350 milliards de dinars supplémentaires et de 179 milliards de dinars pour ce qui est du budget d’Équipement. En fin d’année, le premier atteindra 5660 milliards de DA et le second 2970 milliards de DA, soit un total de dépenses records de 8640 milliards de DA, que l’Etat ne possèdent évidemment pas et qu’elle devra donc nécessairement régler au moyen de l’endettement. Ce sont en effet, des dépenses incompressibles que le gouvernement s’est engagé à effectuer pour calmer un front social en ébullition, gérer du mieux possible la crise sanitaire, mettre sur rails les dix nouvelles wilayas du sud et assurer la couverture d’une élection budgétivore. On note que le secteur de la santé consommera, à lui seul, 30 milliards de dinars supplémentaires (dont environ 20 milliards pour l’importation de vaccins anti Covid-19, de tests PCR, d’appareils respiratoires et de scanners) et que le ministère de l’Éducation, dépensera pas moins de 50 milliards de DA, pour régulariser les retards de paiements, à l’origine de nombreuses grèves des enseignants et chefs d’établissements scolaires.

La hausse substantielle des dépenses de fonctionnement vise également à maintenir, voire même, conforter la politique de soutien des prix des produits de première nécessité qui ont subi d’importantes hausses sur les marchés internationaux. Les prix à la consommation des céréales et du lait en poudre continueront de ce fait, à être portés à bout de bras par l’Etat providence, en dépit de la réduction drastique de ses disponibilités financières. L’État ne peut effectivement pas se dérober à cette mission de régulation qu’il assume depuis pratiquement l’indépendance, notamment, dans le contexte de progression de la pauvreté qui affecte aujourd’hui, des pans entiers de la société algérienne. 

L’avant projet de loi de finances complémentaire pour l’année en cours, oriente enfin des chapitres consistants de dépenses, à l’élection législative qui se tiendra le 12 juin prochain, aux seuls frais de l’Etat.  

Pour ce qui est du budget d’équipement dont la modicité commence à se ressentir de façon dramatique sur l’investissement et les programmes communaux de développement, la loi de finances complémentaire prévoit comme nous l’écrivions plus haut, une rallonge de 179 milliards de DA pour réaliser un minimum d’équipements de base (routes, adductions d’eau, construction d’écoles) dans les « zones d’ombre » qui ont sombré dans l’extrême pauvreté notamment, depuis qu’une directive du ministère des finances datée du début de l’année 2021, a ordonné l’arrêt subit du paiement des projets de développement, y compris, pour ceux qui étaient en cours de réalisation. Cette décision a provoqué un véritable drame dans les communes déshéritées qui n’ont que ces programmes pour assurer un minimum d’emplois et d’infrastructures de base à leurs citoyens. Il est urgent de corriger cette erreur commise par un bureaucrate complètement coupé des réalités du pays, au risque de plonger des centaines de communes dans l’extrême pauvreté.  

Cette flambée de dépenses aura évidemment un effet désastreux sur le collectif budgétaire qui aggrave environ 540 milliards de DA son impasse. Le déficit global du budget atteindra environ 4000 milliards de DA, ce qui présage de lendemains difficiles, aussi bien, pour l’Etat, que pour les citoyens.

A signaler que cette loi de finances complémentaire pour l’année 2021 a été élaborée sur la base des mêmes indicateurs macroéconomiques que la loi de finances en cours. Le prix de référence du baril de pétrole est toujours de 40 dollars et le taux de change de 1 dollar pour 142,20 DA reste inchangé..

A noter enfin, que ce budget complémentaire table sur des recettes d’exportations d’hydrocarbures avoisinant 24 milliards de dollars et sur des importations incompressibles de 30,4 milliards de dollars. La balance des paiements qui conditionne en grande partie la parité du dinar, sera donc largement déficitaire. Environ 3,6 milliards de dollars selon les prévisions du ministère des finances. Dans cette hypothèse, la valeur du dinar par rapport au dollar pourrait à nouveau décrocher ou, dans le meilleur des cas, se stabiliser à hauteur d’un dollar pour 142 DA selon l’estimation de ce même ministère.

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