La garde à vue de la journaliste de Radio M, Kenza Khattou, a été prolongée, rapporte le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), qui précise qu’elle sera, en principe, présentée devant le procureur du tribunal de Sidi M’hamed d’Alger, lundi 17 Mai 2021.
Pour rappel, la journaliste Kenza Khattou a été violemment arrêtée vendredi 14 Mai 2021 alors qu’elle couvrait la marche du mouvement populaire (Hirak). Samedi, Radio M a réagi au placement, en garde à vue de la journaliste Kenza Khattou. Radio M a dénoncé, dans un communiqué, une garde à vue « en violation du droit » et a exigé la libération de la journaliste.
Selon le CNLD, des dizaines de manifestants, arrêtés vendredi dernier lors des marches empêchées du Hirak, comparaissent aujourd’hui devant les tribunaux de plusieurs wilayas. A Alger, près de 50 manifestants sont présentés actuellement devant les tribunaux. 34 personnes sont devant le procureur du tribunal de Bainem (Bab El Oued) et 14 personnes devant le procureur du tribunal Sidi M’hamed.
Le Professeur Djamel Mimouni placé sous contrôle judiciaire
A Constantine, Djamel Mimouni (Enseignant universitaire, Professeur de physique à l’Université Mentouri, a été présenté devant le procureur près le tribunal d’El Ziadia, ce dimanche. Le procureur a renvoyé son dossier devant le juge d’instruction qui l’a placé sous contrôle judiciaire, rapport le CNLD, précisant que l’enseignant universitaire est poursuivi pour « incitation à attroupement » et « non respect des décisions administratives ».
Djamel Mimouni a été placé en garde à vue au commissariat central de Constantine après son arrestation vendredi dernier. Selon le CNLD, « Djamel Mimouni a refusé de signer l’engagement sur honneur de ne plus prendre part prochainement aux marches non autorisées , et donc il a été placé en garde à vue ! »
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A Sétif, 24 personnes arrêtées lors de la marche du Hirak de vendredi dernier, ont été présentées aujourd’hui devant le tribunal de la même ville. Selon le CNLD, parmi les 24 personnes, « il y a 9 personnes âgées d’environ 70 ans ». Ces personnes sont poursuivies pour « incitation à attroupement non armé ». Plusieurs arrestations devant le tribunal de Sétif parmi les manifestants venus se solidariser avec les personnes présentées devant le procureur. A Annaba et Tiaret, la garde à vue de plusieurs manifestants arrêtés également vendredi dernier a été prolongée.
1000 personnes interpellées vendredi dernier
Dans un communiqué séparé, la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH) a dénoncé une « répression disproportionnée et injustifiée », exercée contre le hirak pacifique. « La LADDH rappelle au pouvoir ses obligations de respect des droits humains et exige l’arrêt de la répression et la libération de l’ensemble des prévenus, des détenus d’opinion et des journalistes», lit-on dans ledit communiqué.
« Sur les 1000 interpellations dans près de 25 wilayas qui ont eu lieu vendredi, une cinquantaine de manifestants sont placés en garde à vue, dont une journaliste, en attendant leur présentation devant le procureur », a écrit Saïd Salhi, vice-président de la LADDH, sur son compte Facebook.