L’ambassadeur d’Algérie en France, Mohamed Antar Daoud, a évoqué, dans un entretien accordé à la chaîne Canal Algérie, le dossier de l’usine de montage des véhicules de la marque française Renault à Oran.
Interrogé sur les dossiers notamment économiques et particulièrement celui de l’usine Renault en Algérie, qui seront abordés lors de la session du Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN) qui sera tenu à l’occasion de la visite du Premier ministre français Jean Castex en Algérie les 10 et 11 avril, l’ambassadeur d’Algérie en France a indiqué : « Il y a des discussions qu’il faut approfondir », au sujet du dossier de l’usine Renault à Oran.
« L’Algérie n’accepte pas d’être un pays d’assemblage de kits, dune part. D’autre part, la partie française a promis un investissement assez conséquent pour pouvoir aller de l’avant », a-t-il déclaré. « Nous n’avons pas uniquement besoin d’importer des kits de France pour les assembler en Algérie et les vendre aux citoyens algériens », a-t-il ajouté, en citant l’exemple de la Renault Dacia ou Symbol fabriquée en Roumanie qui coûte 9000 euros. « Vendue en Algérie, elle avoisinerait les 2 millions de dinars (200 millions de centimes, ndlr). C’est énorme », a-t-il expliqué, en soulignant : « Alors que nous, nous avons beaucoup plus d’investissements en matière d’équipements et de formation. Il faudrait que l’Algérie puisse devenir un pays d’où on exporte les véhicules fabriqués en Algérie. C’est ça qui est important. »
« S’il s’agissant d’importer des kits et les assembler, quel est notre intérêt? », s’est-il demandé, en indiquant : « Nous sommes pour un partenariat gagnant-gagnant ». « A partir du moment, vous nous dites, nous vous envoyons des kits et vous les assemblez. Non. Nous ne sommes pas intéressés par ce genre de chose », a-t-il dit, en estimant : « Ce qui se passe en Algérie, doit tenir compte de l’environnement humain, c’est-à-dire, de la formation des personnes (techniciens), doit tenir compte pas uniquement de l’assemblage mais de la fabrication du véhicule. Et il faut aussi un transfert de technologie qui ne se fera que par la création de l’emploi ».
Au sujet du CIHN qui se tiendra sous la présidence du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le diplomate algérien a estimé que c’est un rendez-vous « important ». Il a qualifié les relations entre l’Algérie et la France d' »excellentes » et auxquelles le président Tebboune et le président français Emmanuel Macron « ont insufflé un sang nouveau et une dynamique nouvelle ». Antar Daoud a dénoncé des lobbies qui travaillent à saper toute relation « cordiale » entre l’Algérie et la France. « C’est une action qui consiste à contrecarrer tout effort de développement entre l’Algérie et la France », a-t-il dit.
Le diplomate algérien a rappelé qu’il y a plus de 400 entreprises françaises qui activent en Algérie dont le groupe Suez à travers Seaal, le groupe Castel, et il y a une diaspora algérienne en France sur laquelle il faudra désormais compter.
Antar Daoud a fait savoir que la délégation française qui sera conduite par Jean Castex, sera composée de 4 ministres dont le ministre des affaires étrangères, le ministre de l’Intérieur, l’ambassadeur pour la Méditerranée Karim Amellal, avec le président de la commission des affaires étrangères du sénat français. Selon lui, le dossier de la Mémoire sera également évoqué lors de la réunion du CIHN.
Interrogé sur les biens immobiliers propriétés de l’Etat algérien en France, l’ambassadeur Antar Daoud a expliqué : « Ce sont des biens qui ont été acquis par l’Algérie il y a des décennies, et ce son des biens dont certaines sociétés algériennes ont hérité au lendemain de l’indépendance, qui appartenaient par exemple à Electricité et Gaz d’Algérie qui a été repris par Sonelgaz, des biens qui appartenaient à la Casorale de Constantine, ou encore des biens qui appartenaient aux chemins de fer », a-t-il dit, en relevant que ce sont des biens qui ont été « délaissés totalement, squattés, qui sont dans un état de vétusté et de délabrement dont certains menacent ruine et il était temps que l’on reprenne les choses en main ». « Ce qui est à l’Etat, doit revenir à l’Etat », a-t-il ajouté. « Il y a aussi des biens qui ont été transférés par l’ex-Amicale des Algériens en Europe vers l’Etat, c’est-à-dire, vers l’ambassade d’Algérie », a-t-il précisé.
« Il nous appartient de les prendre en main, de voir quels sont les biens dont on devrait se séparer définitivement, c’est-à-dire, les vendre. Quels sont les biens qu’on devrait rénover à des fins de location, c’est ce qui se fait dans tous les pays du monde, et il y a certains biens qui pourraient servir à des mouvements associatifs qui travaillent en direction de l’Algérie (…) ».