Le Directeur général du Cluster Energie Solaire, Boukhalfa Yaïci, a relevé aujourd’hui que l’Algérie accuse un important retard sur la réalisation du programme national de développement des énergies renouvelables, regrettant que « très peu de place a été laissée aux énergies renouvelables dans le programme de Sonelgaz pour 2035 ».
M Yaïci craint « qu’une surcapacité en centrales à cycle combiné ne s’installe durablement ». Il en appelle à l’intervention du président de la république pour « laisser davantage de place aux énergies renouvelables.»
S’exprimant sur les ondes de la radio chaine 3, le Directeur général du Cluster Energie Solaire évoque des difficultés que rencontrent les opérateurs du secteur. « Il y a une usine de production de panneaux solaires d’une capacité de 100 mégawatts qui vient d’être implantée dans une zone industrielle, à Mila, mais qui n’est pas raccordée au réseau électrique et qui va devoir utiliser des groupes au diesel pour pouvoir s’alimenter. C’est une situation aberrante », estime Boukhalfa Yaïci. « Les membres du Cluster vont se réunir la semaine prochaine pour voir comment ces entreprises peuvent être partie prenante dans le programme de développement des énergies renouvelables », annonce le Directeur général du Cluster Energie Solaire.
Avec le manque de visibilité et de dynamisme sur le marché des énergies renouvelables, les producteurs nationaux de panneaux solaires peinent à être compétitifs. Pour le Directeur général du Cluster Energie Solaire, la suppression du CKD, à savoir l’importation de kits pour montage de panneaux solaires, a encore fait perdre en compétitivité. « Le décret a été publié par le Ministère de l’Industrie, sans avoir consulté au préalable les professionnels du secteur », fait-il remarquer. Boukhalfa Yaïci qualifie « d’excessifs » les objectifs d’intégration prévus par ce décret.
« Nous attendons toujours sa mise en œuvre » insiste le Directeur général du Cluster Energie Solaire qui précise que « le décret a été publié en novembre 2020 mais que le comité technique n’a été mis en place que ce mois de mars 2021.» Ce retard risque de « mettre sur le côté de nombreux producteurs », selon Boukhalfa Yaïci.
Autre dispositif légal qui manque, selon Boukhalfa Yaïci, la réglementation qui permet de verser l’énergie d’origine renouvelable dans le réseau électrique classique. Là encore, « l’Algérie est en retard », estime le Directeur général du Cluster Energie Solaire.