Le Think Thank américain « Heritage Foundation » vient de publier son Indice de liberté économique 2021. Avec un score global de 49,7 points, l’Algérie a été classée à la 162ème place sur les 178 pays étudiés.
La fondation Héritage classe les économies des pays analysés en 5 catégories, en partant de la « plus libre » (avec un score entre 80 et 100), suivie d' »essentiellement libre » (70-79,9), puis « modérément libre » (60-9,9), « essentiellement non libre » (50-59,9) et enfin « réprimée » (0-49,9). C’est dans cette dernière catégorie que l’économie algérienne a été classée, et se positionne entre le Burundi (161ème) et la Corée du Nord (178ème) (dernière du classement).
« Le score de liberté économique de l’Algérie est de 49,7, ce qui fait de son économie la 162ème plus libre de l’indice 2021. Son score global a augmenté de 2,8 points, principalement en raison d’une amélioration de la santé budgétaire. L’Algérie est classée 13e sur 14 pays de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, et son score global est inférieur aux moyennes régionales et mondiales », lit-on dans le rapport de Heritage Foundation sur l’Algérie.
Le Think Thank note : « Après une baisse de dix ans, le score de liberté économique de l’Algérie a augmenté cette année. Il reste réprimé mais est très proche du seuil pour un classement plus élevé. Pour mettre le pays sur la voie d’une plus grande liberté économique, le gouvernement doit renforcer le système judiciaire et d’autres institutions de l’état de droit. Une plus grande ouverture et une plus grande liberté financière amélioreraient le climat d’investissement. »
Les pays sont notés sur 12 critères répartis sur quatre chapitres : Etat de droit qui comprend le droit de propriété, l’efficacité judiciaire et l’intégrité gouvernementale; Le poids du gouvernement qui comprend le fardeau fiscal, les dépenses du gouvernement et la santé fiscale; L’efficacité réglementaire qui comprend la liberté des affaires, la liberté du travail et la liberté monétaire; Les marchés ouverts qui comprend la liberté commerciale, la liberté d’investissement et la liberté financière.
Concernant le chapitre « Etat de droit », le rapport relève : « Le gouvernement contrôle la plupart des biens immobiliers en Algérie. Des titres de propriété flous et des revendications de propriété souvent contradictoires rendent l’achat de biens immobiliers privés difficile. Bien que les droits de propriété sont garantis et reconnus, les procédures judiciaires peuvent être longues et les résultats imprévisibles. Le pouvoir judiciaire est généralement faible, lent et soumis à des pressions politiques. Le copinage et la corruption affligent les entreprises et les secteurs publics, en particulier dans le domaine de l’énergie. » Dans cette catégorie, le Think Thank américain a attribué les notes suivantes à l’Algérie : 34/100 pour le critère de « Droits e propriété », 41,6 pour l’Efficacité judiciaire et 32,7 pour l’Intégrité gouvernementale.
Pour ce qui est du chapitre « Poids du gouvernement », le rapport note : « Le taux d’imposition le plus élevé sur le revenu des particuliers est de 35% et le taux d’imposition le plus élevé sur les sociétés est de 26%. La charge fiscale globale équivaut à 37,2% du revenu intérieur global. Les dépenses publiques ont représenté 38,5% de la production totale (PIB) au cours des trois dernières années, et les déficits budgétaires ont représenté en moyenne 5,4% du PIB. La dette publique équivaut à 46,3% du PIB. » L’Algérie a obtenu les scores suivant : 67,2 points pour le fardeau fiscal, 55,4 pour les dépenses du gouvernement, 49,1 pour la santé fiscale.
S’agissant du chapitre « Efficacité réglementaire », le même rapport constate : « Créer une entreprise, gérer les permis de construire et obtenir des connexions électriques sont tous devenus moins chers, mais les interruptions d’électricité se produisent à une fréquence légèrement plus élevée. La valeur ajoutée par travailleur a évolué, augmentant la liberté d’emploi. Le gouvernement, confronté à un déficit budgétaire important causé par la baisse des prix du pétrole, a fortement réduit les subventions aux carburants en 2020. » L’indice sur la liberté économique octroie à l’Algérie un score de 63,5 à la liberté des affaires, de 51,3 à la liberté de l’emploi et de 84,3 à la liberté monétaire.
Dans le dernier chapitre « Ouverture des marchés », l’indice américain souligne : « L’Algérie a deux accords commerciaux préférentiels en vigueur. Le taux tarifaire moyen pondéré en fonction des échanges est de 13,8% et des couches de barrières non tarifaires sont en place. Les investisseurs étrangers sont généralement limités au statut de minorité, et les restrictions à la propriété étrangère limitent encore le dynamisme des investissements dont on a tant besoin. Le marché des capitaux est sous-développé et le secteur financier reste dominé par les banques publiques. En 2020, la banque centrale a abaissé le ratio des réserves obligatoires. » Ainsi, l’indice octroie à l’Algérie les scores suivants : la liberté commerciale (57,4), la liberté d’investissement (30) points, tout comme la liberté financière.
Au niveau mondial, les économies considérées comme véritablement ” libres ” et occupant de ce fait la tête du classement sont respectivement Singapour (1er), Nouvelle-Zélande (2ème), Australie (3ème), Suisse (4ème) et Irlande (5ème).
L’indice de liberté économique est un indice qui a été créé en 1995, par la Fondation Heritage et The Wall Street Journal. Son objectif est de mesurer la liberté économique dans les différents pays du Monde. L’indice classe les nations sur 12 critères généraux de liberté économique, en se basant sur les statistiques de la Banque mondiale, du FMI, et de l’Economist Intelligence Unit.
The Heritage Foundation est un laboratoire d’idées basé à Washington. Sa mission est de formuler et promouvoir des politiques publiques basées sur les principes de la libre entreprise et de la liberté individuelle.