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Remarquable percée des algériennes dans le monde du travail et des affaires

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Elles sont encore beaucoup moins nombreuses que les hommes dans le monde du travail et de l’entrepreneuriat, mais nul ne peut nier une progression, certes un peu trop lente, mais tout de même continue, des femmes à tous les niveaux de la société algérienne. L’enseignement secondaire et universitaire est, à en croire les statistiques du très sérieux Office National des Statistiques (ONS), « féminisé » à prés de 60%, aussi bien, pour les apprenants, que pour les enseignants.

Le secteur de la santé est quant à lui, largement dominé par les femmes qui occupent les postes les plus élevés de la hiérarchie médicale (Cheftaines  de services, professeures, docentes, médecins spécialistes etc.), comme l’avait constatée, à la faveur d’une grande enquête, la défunte professeure agrégée en Science Économique, Fatma Zohra Oufriha.  

Il en est pareil pour l’enseignement supérieur, lui aussi pris d’assaut par des enseignantes de hauts rangs (professeures, maîtres assistantes, assistantes) dans pratiquement toutes les facultés du pays. Dans l’enseignement primaire et secondaire, cette dynamique de prise en charge de l’enseignement par des femmes qui y prédominent allégrement, n’est pas nouvelle, puisqu’elle remonte aux premiers jours de l’indépendance du pays. 

Dans le monde des entreprises et de l’administration il y a certes, un net décalage entre le nombre d’emplois beaucoup plus important occupés par les hommes, il n’en demeure pas moins, que les femmes sont de plus en plus nombreuses à y dénicher des postes et à s’imposer à des échelons importants de la hiérarchie administrative. Cette dynamique ira sans doute en s’accélérant dans les prochaines années, ne serait-ce que du fait que les femmes sont globalement plus diplômées que leurs collègues Hommes, qui les dirigent aujourd’hui.

Cette même dynamique de percée tendancielle des Femmes, est également observable dans le monde de l’entrepreneuriat et, notamment, dans le secteur du commerce où les femmes ont fait intrusion depuis l’ouverture économique de 1990. En effet, si le commerce (y compris l’informel), a de tous temps été l’apanage de la gente masculine, il est aujourd’hui loisible de constater, en parcourant les quartiers commerciaux des grandes villes, que les femmes sont particulièrement nombreuses à détenir des magasins de diverses activités (habillement, chaussures, coiffure, pharmacies, salons de thé, restaurants etc.). Ces dernières gèrent, selon les cas, les affaires de leurs maris, des biens hérités de leurs parents ou bien des affaires qu’elles ont montées à la « force de leurs bras », en commençant généralement leurs carrières, dans le secteur informel. En 2012, l’UGTA avait effectivement estimé à plus de 5000, le nombre de commerces et sociétés (EURL,SARL,SPA) détenues par des algeriennes, uniquement dans la capitale. Le nombre est si important qu’il fut question de les syndiquer au sein d’une section spéciale de l’Union Générale des Commerçants et Artisanats Algériens, dépendant de l’UGTA. On ignore si ce projet est, aujourd’hui encore, d’actualité au sein de ce Syndicat national,  en crise depuis le 22 février 2019.

Les profits substantiels engrangés par les commerçantes les plus dynamiques, ont ouvert la voie à de bien enviables réussites sociales, souvent accompagnées d’une réelle émancipation vis-à vis des archaïsmes patriarcaux. Des milliers d’algériennes ont ainsi trouvé la voie de l’épanouissement socioprofessionnel dans diverses pratiques commerciales, qui leur ont permis d’élever leurs niveaux de vie et, pour certaines, d’accumuler d’importantes fortunes, en aussi bien, en Algérie, qu’à l’étranger. Les algériennes ont en effet tendance, à se déplacer de plus en plus loin, pour faire pour faire fructifier leurs affaires. Ne serait-ce que pour approvisionner leurs magasins,  les commerçantes algériennes doivent se rendre fréquemment à l’étranger et, notamment, dans les pays de la rive sud de la Méditerranée, avec lesquels les flux commerciaux sont les plus intenses. Nécessité commerciales oblige, certaines femmes d’affaires, pousseront leurs déambulations commerciales jusque dans certains pays d’Asie et d’Amérique du Nord.

L’exercice des métiers de commerce qui requiert de la présence, mais aussi du mouvement, en Algérie et à l’étranger, a permis aux femmes autrefois recluses dans leurs foyers, de conquérir progressivement l’espace public, d’où elles avaient été longtemps exclues. Cela est évidemment visible uniquement dans les grandes villes, mais nous demeurons convaincus que cette dynamique d’émancipation aujourd’hui essentiellement concentrée dans les grands centres urbains gagnera à terme, le monde rural réputé plus conservateur.

Mais en règle générale, on peut affirmer, en nous basant sur des constats vérifiables à tous moments et en tous lieux où les commerces appartenant à des algériennes existent, que ces espaces de vente ont connu une mutation significative, marquée par un glissement de l’espace privé (domicile) vers l’espace public (ouverture de boutiques et de sociétés). L’entrepreneuriat privé algérien est, de ce fait, de plus en plus mixte, avec toutefois une percée remarquable de la gente féminine, nombreuse à intégrer en masse et en qualité, le monde du travail et celui des affaires.

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