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Algérie : l’ONU demande la fin des arrestations et détentions arbitraires de manifestants

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Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme des Nations unies a réclamé vendredi aux autorités algériennes de mettre immédiatement fin aux violences contre des manifestants pacifiques et d’arrêter les détentions arbitraires, rapporte l’AFP.

« Nous sommes très préoccupés par la détérioration de la situation des droits de l’homme en Algérie et par la répression continue et croissante contre les membres du mouvement pro-démocratique du Hirak », a déclaré Rupert Colville, un porte-parole du Haut-Commissariat lors d’un point de presse régulier de l’ONU à Genève, cité par la même source.

M. Colville a fait état de « rapports crédibles » selon lesquels près d’un millier de personnes ont été poursuivies pour avoir participé au Hirak ou pour avoir publié des messages critiques à l’égard du gouvernement sur les réseaux sociaux mais aussi qu' »au moins 32 individus sont actuellement détenus pour l’exercice légitime de leurs droits fondamentaux, et certains d’entre eux sont passibles de longues peines, tandis que d’autres sont toujours en détention provisoire ».

Le Haut-Commissariat a aussi reçu « des allégations de torture et de mauvais traitements en détention, y compris de violences sexuelles ». Par conséquent, il appelle à cesser tout recours à la violence contre des manifestants pacifiques et « à mettre un terme aux arrestations et détentions arbitraires ». 

Il demande à l’Algérie à commencer par « la libération immédiate et sans condition de toutes les personnes arrêtées ou détenues arbitrairement pour leur soutien présumé au Hirak, et à abandonner toutes les charges retenues contre elles ».

L’agence onusienne demande aussi des enquêtes « rapides, impartiales et rigoureuses » sur les allégations de torture et de mauvais traitements en détention et elle enjoint les autorités algériennes à abroger les textes qui sont utilisés pour poursuivre des personnes qui ne font qu’exprimer leur opinion et exercent leur droit de réunion pacifique.

L’ONU fait état de centaines de personnes arrêtées depuis la reprise des manifestations en février dernier, et d’au moins 2500 personnes arrêtées ou détenues entre 2019 et 2020 pour avoir participé aux manifestations pacifiques du Hirak.

Le Haut-commissariat des droits de l’Homme de l’ONU indiqué également que les procédures pénales engagées en 2019 et 2020 contre des militants, des défenseurs des droits de l’homme, des étudiants, des journalistes, des blogueurs et des citoyens ordinaires qui ont exprimé leur opposition se sont poursuivies pendant les deux premiers mois de 2021, constate encore l’institution onusienne.

Pour rappel, 59 détenus du Hirak ont été libérés récemment dans le cadre de la grâce présidentielle décrétée par le président Tebboune. Certains détenus libérés provisoirement risquent de retourner en prison, alors que les autorités ont continué d’arrêter des militants et des activistes du Hirak.

A noter que l’Algérie n’a pas encore réagi à la demande du Haut-commissariat de l’ONU qui réclame la libération des détenus du Hirak et de cesser les violences, les arrestations et détentions arbitraires des manifestants.

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