Le sable du Sahara arrivé début février dans des pays de l’Europe dont la France a rappelé à cette dernière ses essais nucléaires effectués dans le Sud de l’Algérie.
« Quand un nuage de sable jaune orangé nous rappelle le passé. Du sable ramassé dans le massif du Jura a été analysé par un laboratoire près de Rouen en Normandie. On y retrouve des traces des essais nucléaires français au Sahara au début des années 60 », a rapporté vendredi 26 février le « France 3 ».
Selon la même source, des scientifiques ont découvert dans le sable des résidus de Césium-137. Un élément qui était utilisé par la France dans les années 60 pour les essais nucléaires qu’elle effectuait dans le Sahara, au sud de l’Algérie. 17 essais nucléaires y avait été pratiqués.
Le même média a ajouté que le 6 février, Pierre Barbey, spécialiste de la radioprotection à l’Université de Caen, il est aussi conseiller scientifique bénévole du laboratoire ACRO, Association pour le contrôle de la radioactivité dans l’Ouest de la France, a prélevé un peu de sable du Sahara qui s’étend alors sur une large partie de la France puis analysé par le laboratoire de l’ACRO.
« Le résultat de l’analyse est sans appel, du césium-137 est clairement identifié. Il s’agit d’un radioélément artificiel qui n’est donc pas présent naturellement dans le sable et qui est un produit issu de la fission nucléaire mise en jeu lors d’une explosion nucléaire » a expliqué l’ACRO, précisant que 80 000 Becquerels au kilomètre carré sont tombés sur la zone couverte par l’Acro. « Le nuage a déversé ses anciennes traces de césium-137 partout où il est passé en France », selon Pierre Barbey qui a rassuré que rien e danger sur la santé.
“Il s’agit d’un radioélément artificiel qui n’est donc pas présent naturellement dans le sable et qui est un produit issu de la fission nucléaire mise en jeu lors d’une explosion nucléaire”, a ajouté l’Acro. Selon Pierre Barbey, le césium-137 a une période de vie de 30 ans. Tous les 30 ans, il perd la moitié de sa teneur radioactive. « Au bout de 7 cycles de 30 ans, on considère qu’il ne reste que 1% de substances radioactives », a-t-il expliqué.
« Il n’était pas question de dire qu’il y a une mise en danger de la population, mais de rappeler ce qu’a fait la France et d’autres pays » en terme d’essais nucléaires, selon l’Acro. Pierre Barbey a rappelé qu’au Sahara, dans le Sud algérien, « la population vit avec ces traces de césium-137 au quotidien, certains terrains sont toujours fortement contaminés, cela donne une idée de la contamination de l’époque ».
La chaîne française rappelle que près de Reggane dans le Sud de l’Algérie, la France réalise un premier essai nucléaire le 13 février 1960. La Gerboise bleue, nom de code de la bombe atomique explose à 7 heures du matin heures locales, sa puissance est de 70 kilotonnes, une explosion trois ou quatre fois plus puissante que celle des bombes d’ Hiroshima en août 1945.
Les accords d’Évian signés en mars 1962, à la suite de la guerre d’Algérie, n’autorisent des expérimentations dans le Sahara que jusqu’en juillet 1967.
L’Algérie a demandé récemment à la France de décontaminer les endroits où elle a effectué ses essais nucléaires dans le sud du pays.