Le célèbre écrivain algérien Yasmina Khadra a lancé un appel aux décideurs algériens pour libérer tous les détenus d’opinion en Algérie.
Dans un entretien au journal Liberté paru ce lundi 8 février 2021, Yasmina Khadra a été questionné sur quel regard porte-t-il « sur l’Algérie d’aujourd’hui, deux ans après l’extraordinaire insurrection citoyenne dont nous fêtons le 2e anniversaire dans quelques jours ? »
« Un regard blessé, affligé, mais toujours vif. L’Algérie mérite un meilleur sort. Nous avons subi les pires outrages et payé le prix fort pour un minimum d’égards, et voilà que nos sacrifices s’émiettent contre l’absurdité d’un système qui ne sait où donner de la tête », a répondu l’auteur de « Ce que le jour doit à la nuit ».
« Je serais moins meurtri si on commençait par libérer tous les détenus d’opinion. J’ai entendu l’appel déchirant de Mme Nekkaz. Mon cœur en est charpie. Je demande solennellement à nos décideurs de faire montre de lucidité et de restituer tous les détenus d’opinion à leurs familles et à leur patrie », a demandé Yasmina Khadra.
« La tyrannie finit toujours par s’auto-dévorer. Je ne voudrais pas que les choses dégénèrent. »La Covid-19 et la crise politico-économique suffisent largement à nos peines », a-t-il ajouté.
« Ayons le courage d’être raisonnables (car, il en faut pour l’être) et finissons-en avec les abus qui ne sont que l’expression d’une lamentable fuite en avant », a-t-il estimé en ajoutant : « Je profite pour saluer nos avocats défenseurs de la dignité, derniers bastions de la déontologie, pour leur attitude louable qui nous sauve la mise. Notre pays est en danger, mais il ne tombera jamais. »