A la croisée des chemins, et déchirée entre l’impératif d’achever le processus constitutionnel et de mettre le pays sur les rails du développement et de la démocratie, l’épineux problème de la corruption et de la bureaucratie omniprésent au sein de nos institutions, s’impose comme un obstacle tenace, à la réalisation et la concrétisation des objectifs fixés par la nouvelle vision de l’Etat, et sa détermination à redorer le blason de l’administration.
A ce sujet, le médiateur de la République M. Karim Younes, dont l’institution a été contrainte d’admettre que le fléau de la corruption continue à miner les procédures et les pratiques administratives, accablant davantage, la vie des citoyens qui ne demandent qu’à faire confiance dans les décisions de l’Etat et dans son programme de restructuration des institutions du pays.
A ce titre il considère que « la corruption et la bureaucratie peuvent être plus dangereux que l’ennemi intérieur. La corruption, qui est devenue une fonction politique, et l’abus d’autorité qui se manifeste dans le comportement et la conduite de certains représentants de l’administration ont, non seulement favorisés la dilapidation des richesses du pays, mais, plus grave encore, ternis l’image de nos administrations, dégrader, surtout, la relation entre citoyens et ces mêmes administration ».
Il faut croire qu’en dépit d’une amélioration remarquable, introduite par la simple existence de la médiation de la république au sein des institutions locales, le problème de la corruption et de la bureaucratie s’avère d’une complexité insoupçonnée.
Cette dernière s’articule autour de l’impératif d’instaurer une rigueur dans le fonctionnement de l’administration étroitement régi par le principe de la transparence, de conférer aux outils de contrôle toute la latitude d’intervenir en temps et en heure, et surtout de compter sur la contribution des citoyens, à travers les réflexes indispensables de dénonciation.
Dans ce contexte Karim Younes, attire l’attention sur les conséquences et les retombées d’une telle situation, notamment les risque d’une explosion sociale engendrée par les effets d’une désillusion et d’une déception encore plus forte que celle vécue durant le règne du clan bouteflikiste.
A cet effet, il met en avant l’importance de la mission de la méditation de la République expliquant que « La Médiation de la République entend participer pleinement, en vertu de ces missions, à atténuer les pressions sociales et économiques qui s’exercent sur le citoyen et à dénoncer, chaque fois qu’elle le constate, toute forme de corruption ou de bureaucratie à même d’engendrer des tensions sociales ou mettre en péril la stabilité du pays et de ses institutions.
Le contexte général du pays, nous impose de prendre une part active à la résolution des problèmes soulevés par les citoyens, d’en proposer, dans la limite de nos prérogatives, des solutions susceptibles d’aider à la prise en charge de ces problèmes et contribuer à l’amélioration des conditions de vie des citoyens.
C’est en réalité le fonds de la problématique qui s’impose au gouvernement en place, dont la crédibilité ne dépend pas uniquement dans la force de sa volonté à opérer le changement attendu, mais s’inscrit dans la valeur des résultats obtenus sur le terrain.
C’est à ce niveau que le citoyen peut mesurer l’efficacité des actions de l’Etat, et surtout croire à ses programmes. Une condition incontournable, qui ne peut être respectée qu’à travers une coordination irréprochable entre les différents secteurs concernés, et notamment à travers une vision commune autant aux politiques qu’aux citoyens.
De toute vraisemblance, les effets de la corruption et de la bureaucratie, se dressent comme un rempart dans cette croisée des chemins, ou l’Algérie d’aujourd’hui tente de se frayer un chemin vers la justice sociale, un état de droit, et l’établissement d’un front interne, et d’un consensus sur la gestion des affaires du pays.