Le ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de la Prospective, Mohamed Cherif Belmihoub, a estimé que « pratiquement, c’est l’informel qui régule l’économie ».
« La mise en place d’un plan de relance économique a été une instruction du président de la République. Nous avons organisé, les 18 et 19 août 2020, la conférence nationale sur la relance économique. À cette occasion nous avions mis en place 11 ateliers. Les conclusions des travaux en ateliers ont donné lieu à des recommandations pertinentes », a-t-il rappelé dans un entretien paru ce jeudi sur le journal Liberté.
Et d’ajouter : « Nous avons essayé, dans une première étape, de donner un contenu à ces recommandations. Pour arriver à ce plan de relance nous avons élaboré un diagnostic. Nous avons fait un état des lieux sur la période 2009 à 2019 ».
Selon lui : « Le constat général est que l’économie nationale est caractérisée par une forte dépendance au secteur des hydrocarbures. » « Ce secteur a contribué entre 33% (en 2016) et 59% (en 2009) au budget de l’État et entre 93% (en 2019) et 98% (en 2009) aux exportations. Ainsi l’économie algérienne demeure fortement dépendante des hydrocarbures et faiblement diversifiée ».
En effet, a-t-il souligné, « en 2019, la part de l’industrie dans la valeur ajoutée nationale n’a été que de 6,2%. Le secteur productif est faiblement compétitif. Les entreprises algériennes exportent peu et font difficilement face à la concurrence des importations. »
« Le diagnostic fait ressortir également l’ampleur du secteur informel. Pratiquement, c’est l’informel qui régule l’économie », a-t-il dit, estimant : « C’est inquiétant, aussi bien en matière d’emploi que sur le plan de la valeur ajoutée. »
« Cette économie échappe totalement à la fiscalité et à la contribution au financement du système de protection sociale. L’emploi informel reste à un niveau élevé. 50% des travailleurs ne cotisent pas et ne payent pas d’impôts alors qu’ils profitent des services publics », a expliqué le ministre délégué.