Le phénomène de l’émigration clandestine a pris de l’ampleur en Algérie durant l’année 2020. La traversée de la Méditerranée clandestinement à bord d’embarcations de fortune est encouragé par la fermeture des frontières du pays provoquée par la pandémie du coronavirus Covid-19. Même en hiver, avec des conditions météorologiques très difficiles, les harragas n’hésitent pas à prendre la mer pour rejoindre les côtes européennes.
L’ampleur qu’a pris ce phénomène durant l’année qui vient de s’achever est révélée par le nombre de candidats à l’émigration clandestine rapporté dans les médias. Les destinations des migrants clandestins algériens sont l’Espagne et l’Italie.
En plus des milliers de harraga qui sont arrivés sains et saufs vers la rive nord de la Méditerranée et les dizaines voire les centaines d’autres qui ont péri en mer. Des milliers d’autres ont été arrêtés par les gardes côtes de l’armée nationale populaire (ANP).
En effet, selon le bilan opérationnel de l’ANP communiqué samedi 2 janvier 2021 par le Ministère de la Défense nationale (MDN), l’armée a arrêté en 2020, plus de 8000 candidats à l’émigration clandestines à partir des côtes du littoral algérien.
« Dans le cadre de la lutte contre l’immigration clandestine, le bilan de l’ANP fait état de l’arrestation de 8184 candidats à l’émigration clandestine via des embarcations de construction artisanale, et d’interception de 3085 immigrants clandestins de différentes nationalités. », lit-on dans le bilan du MDN.
L’Espagne et l’Italie ont connu, l’année dernière, une ruée des migrants clandestins algériens. Selon les autorités espagnoles, jusqu’à novembre dernier, 10 930 harraga algériens sont arrivés sur le sol espagnol, un chiffre qui a quasiment triplé par rapport à 2019 où il état estimé à 3559.
Les autorités espagnoles ont toutefois obtenu l’accord d’Alger pour le retour des migrants clandestins algériens. A cet effet, début décembre dernier, le ministère espagnol de l’intérieur a affrété trois bateaux na compagnie maritime de transport de voyageurs « Transmediterránea » pour l’expulsion de 120 migrants clandestins algériens.
De son côté, le ministère italien de l’intérieur a fait savoir récemment qu’entre le 1er janvier et le 24 décembre 2020, 1458 harraga algériens ont rejoint l’Italie.
Le 14 décembre dernier, le journal El Watan rapportait que 14 harraga, qui ont pris la mer le 9 novembre depuis Dellys dans la wilaya de Boumerdes, ont été portés disparus jusqu’à leur signalement dans une prison en Tunisie.
A Béjaïa, 23 harraga, ayant pris la mer le 17 décembre, n’ont plus donné de signe de vie jusqu’à ce jour. Hier (samedi), sept corps sans vie de migrants clandestins ont été rejetés par la mer sur une plage de Mostaganem.