Le rideau est tombé sur l’année 2020, mais d’aucun ne peut nier qu’elle aura été l’année de toutes les controverses, les angoisses, et les épreuves. à peine sorti de l’élection présidentielle du 12/12/2019, l’Algérie a entamé l’année 2020 sur un fond de crise et de perte de vision qui ont longtemps caractérisé, la scène politique et économique. L’équipe gouvernementale nouvelle vient d’hériter d’un lourd passif, qui se trouve à l’origine de la discorde qui ronge le pays, et de la bête immonde qui le dévore de l’intérieur. La corruption apparaît sur son grand jour, à travers les procès spectaculaires qui animent la vie judiciaire. Le début de 2020 s’annonce plus noir que gris, et des 54 engagements du président de la république, pour redresser la situation politique et économique, les tensions internes, et les résistances à la nouvelle voie de sortie de crise, subsistent, et les divergences se creusent. Les différents mouvements politiques s’entrechoquent entre le refus d’admettre une légitimité aux élections du 12/12, et la détermination de l’autre partie, à concrétiser l’agenda inscrit, dont les plus grandes lignes, n’étaient autre que la révision de la constitution, et son adoption par voie référendaire, la révision de la loi électorale, l’organisation des élections législatives et locales, et lancer les grandes réformes.
Un début d’année prometteur, et engagé sur une volonté de changement qui s’est exprimée à plusieurs reprises depuis l’investiture du président Abdelamadjid Tebboune , qui a décidé , deux jours avant l’anniversaire de la naissance du Hirak, de décréter le 22 février « Journée nationale de la fraternité et de la cohésion entre le peuple et son armée pour la démocratie ». Les grands chantiers allaient enfin démarrer, si ce n’était l’annonce du ministre de la santé, le 25 février du premier cas de coronavirus enregistré en Algérie. C’est le début de la descente aux enfers. A peine le mois de mars entamé, que plusieurs foyers de contamination, ont éclaté partout sur le territoire national, notamment celui de la wilaya de Blida, qui a mobilisé tout le pays. Le mois de mars aura sonné le début de la pandémie en Algérie, avec toutes les implications qui en découlent. Du confinement, au couvre feu en passant par la fermeture des frontières, le 17 mars, l‘Algérie est isolée, et s’attend au pire.
Sur le plan économique et social les mois qui ont suivi ont été des plus noirs pour les algériens. Tous les secteurs économiques s’ébranlent sous le poids des mesures de confinement et des interdictions de circulation, la crise sanitaire s’est installée et aggrave la crise économique. Une perte énorme en matière de consommation, un recul sans précédent en matière d’investissement et de production, et une dégringolade cruelle de la valeur du dinar et du baril de pétrole, annoncent une saison estivale des plus inhospitalières. L’État annonce au mois d’août 2020 des chiffres qui font froid dans le dos, des milliers d’emplois ont été perdus, et des pertes colossales ont poussé un grand nombre d’entreprises à déposer leurs bilans. Plusieurs chantiers sont restés sans avancement, sans développements, et tournent autour des problèmes internes, de décisions et souvent de divergences de visions. Les standards mafieux de gestion laissée par les anciens régimes, font de la résistance sans conviction, puisque ce sont les nouveaux textes de lois, qui vont encadrer les pratiques économiques et commerciales. En face , la lutte acharnée conte la corruption et la réorganisation des institutions de l’Etat à l’image de l’émergence des médiateurs de la république dans chaque wilaya, font qu’il existe désormais un contrepoids, qui brise l’impunité qui régnait.
Résultat des courses, l’Algérie aborde une rentrée sociale des plus perturbés. Déchiré entre les déficits dans plusieurs bases, notamment budgétaires, ou le fossé entre les recettes et les dépenses se creuse, faisant passer le déficit à 2954,88 milliards DA. Les répercussions sur les franges moyennes de la société sont accablantes. Pour les travailleurs journaliers, les petits métiers, la seule alternative était de se convertir ou d’attendre l’aide de l’Etat. Pour les experts la situation est alarmante, et le lancement des réformes était plus qu’urgent. En l’absence d’investisseurs étrangers, de la concrétisation de partenariats sur de nouvelle bases, et de stagnation de la situation économique, il faut dire, que la crise sanitaire a pesé de tout son poids sur l’économie nationale. Les indicateurs macroéconomiques pointent vers le bas. Avec un baril qui oscille entre 30 et 40 dollars, la majorité des gisements ne sont plus rentables, et plongent le pays dans une impasse. Auxquels s’ajoutent, les multiples chutes de régime chez les grandes entreprises du pays, tel que la compagnie aérienne, le transport maritime, et les grands chantiers de travaux publics. La situation s’aggrave, et les cris de détresse, à l’image de celui des patronats, s’accentuent.
C’est dans ce contexte, chargé d’inquiétude, qu’à la fin du mois d’octobre, on apprend l’hospitalisation du président de la république en Allemagne, pour cause de contamination au coronavirus. C’est le début d’une période de doute et de confusion. Alors que l’Algérie s’apprêtait à vivre un dénouement positif sur la scène politique, dans la concrétisation du referendum pour la révision de la constitution. Et ce après des mois de consultations et de dialogues entre les différentes parties qui s’opposent sur les voies officielles pour la gestion du pays. Contre toute attente, et au moment ou les algériens ont écumé les affres du couvre feu en plein mois de ramadan, des coupures d’eau à la veille des fêtes, et pensaient pouvoir goutter au répit, le pays est frappé par une vague d’incendies meurtriers. En plus d’avoir déploré deux morts et plusieurs blessés, l’Algérie enregistre des pertes colossales en couvert végétal. Les investigations et l’enquête ont révélé la présence d’étrangers parmi les commanditaires de ces feux de forets. L’Algérie est ciblée de l’intérieur et de l’extérieur. C’est la période ou les agressions étrangères ont été les plus acerbes. Lui reprochant ses positions fermes dans les conflits régionaux, notamment celui de la Palestine et du Sahara occidentale, les puissances impérialistes qui convoitent ses richesses, ont actionné leurs relais régionaux, au point de concéder une miette de position contre un grand acquit, comme ce fut le cas entre les USA et le Maroc qui a normaliser ses relations avec l’entité sioniste. Depuis longtemps ce qui pousse sur cette terre, et ce qui se trouve dans son ventre, a attiré moultes agresseurs.
Apres deux mois d’absence du président de la République, son apparition s’adressant à la nation le 13 décembre , à redonner de l’espoir aux algériens, et son retour ce 29 décembre a cloué le bec définitivement aux oiseaux de malheur, qui chaque jour assassinent leur pays contre quelques conforts à l’étranger. Nous sommes en 2021, beaucoup reste à faire, le chemin est parsemé d’obstacles, le plus difficile est avenir, mais il est indéniable que 2021 ne peut être aussi noire que 2020.