Sanctionné pour avoir refuser d’encadrer les élections présidentielles 12 décembre 2019, le juge Sadedin Merzoug est revenu, ce samedi, sur le gel de ses fonctions et de son salaire depuis une année.
« Aujourd’hui, une année est passée depuis que j’ai été suspendu et privé de salaire et de ses avantages par les ennemis de la justice indépendante et de la citoyenneté », a-t-il écrit sur sa page Facebook, soulignant que cette décision a été prise en violation de la loi et des compétences du Haut conseil de la magistrature en sa qualité d’institution constitutionnelle.
Le membre du Club des Magistrats s’est également adressé, sans le citer, au ministre de la Justice M. Belkacem Zeghmati. Sadedin Merzoug a indiqué que lui et d’autres juges n’ont pas peur d’aller en prison, ou de perdre leurs emplois ou encore de subir d’autres pressions pourvu que ces sacrifices aboutissent à l’instauration d’un Etat de doit et d’une justice indépendante et compétente.
Pour rappel, en mai dernier, le juge Sadedin Merzoug a annoncé sur sa page Facebook qu’il sera traduit le 1er juin dernier devant le Conseil supérieur de la magistrature (CSM).
« Il s’agit d’un règlement de comptes. C’était prévisible depuis le début du hirak. Je risque, dans un premier temps, d’être radié du corps de la justice », avait déclaré Sadedin Merzoug au journal Liberté.
Depuis, le jeune juge a été convoqué à plusieurs reprises par le ministère de la Justice pour ses publications sur sa page Facebook. La dernière en date remonte à fin septembre dernier, selon Liberté qui a souligné que « Sadedin Merzoug s’est notamment distingué par des prises de position tranchées contre les autorités judiciaires, notamment le ministre de la Justice Belkacem Zeghmati. »
Il faut également rappeler que ce jeune magistrat (qui travaillait à la Cour de M’sila), a été la principale figure du soulèvement du corps des magistrats depuis le début du mouvement populaire (Hirak) du 22 février 2019.