Le cumul des précipitations pour la saison hivernale devra être « proche de la normale à en dessous » sur le Nord du pays, alors que la moyenne des températures prévue sera de « normale à plus chaude », notamment dans le Nord et dans les Hauts-plateaux, selon les prévisions saisonnières de l’Office nationale de météorologie (ONM).
Pour les mois de décembre, janvier et février, « la température moyenne saisonnière sera, à presque 80% de probabilité, normale à au-dessous de la normale. En ce qui concerne les précipitations, le cumul saisonnier sur le Nord du pays devra être proche de la normale à au-dessous avec 50 % de chance », a indiqué à l’APS le directeur du Centre climatologique national (CCN), qui relève de l’ONM, Salah Sahabi-Abed.
« Les modèles climatiques prévoient, et à l’unanimité, que les températures devraient être en moyenne vraisemblablement normales (comparables à la moyenne climatique statistique de la période 1981-2010) à au-dessus des conditions normales sur la quasi-totalité de la région d’Afrique du Nord y compris l’Algérie », a-t-il précisé.
« On s’attend par conséquent à une saison plus chaude que la normale climatologique calculée sur la période 1981-2010, prise comme référence par l’Organisation météorologique mondiale (OMM) », a estimé M. Sahabi, ajoutant que « cette température moyenne est attendue d’être normale à plus chaude, notamment au Nord de l’Algérie jusqu’aux Hauts-plateaux avec 80 % de probabilité ».
Concernant le cumul saisonnier des précipitations, il a fait savoir que « beaucoup de modèles climatiques des Centres méditerranéens favorisent l’hypothèse d’une saison normale à sèche sur les régions méditerranéennes avec plus de 50% de chance », relevant que « cette prévision s’accorde également sur la vigueur des conditions des pluies saisonnières, prévues par Météo-Algérie ».
« Ces modèles ressortent alors des prévisions de conditions normales à plus sèches que la normale sur la partie Sud-est de la Méditerranée et la plupart des régions de l’Europe occidentale au Nord de la mer méditerranée », a ajouté le climatologue.
L’ONM contribue, chaque année dans les forums régionaux organisés sous l’égide de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) « afin d’arrêter avec les experts des différents Centres climatiques spécialisés, une prévision consensuelle des températures et des précipitations pour la saison hivernale (décembre-janvier-février).
Cette rencontre permet également d’évaluer les prévisions établies des saisons précédentes », a expliqué M. Sahabi.
La dernière rencontre des Réseaux de l’OMM des Centres climatiques régionaux méditerranéens de prévision à longue échéance qui s’est tenue par visioconférence fin novembre et à laquelle a participé l’ONM ainsi que des services hydrométéorologiques nationaux et instituts de recherche de la région méditerranéenne, a « fait ressortir une prévision consensuelle sur tout le domaine de la région méditerranéenne », a-t-il indiqué.
Dans ce sens, il a ajouté que l’élaboration par l’ONM du bulletin de prévision saisonnière « vise en premier lieu à apporter une contribution aux différents usagers et partenaires institutionnels, notamment le secteur socio-économique (ressources en eau, énergie, la santé…) et à aider les Pouvoirs publics à prendre des mesures anticipatives ».
Il a expliqué, dans le même cadre, que « la prévision mensuelle et saisonnière informe sur la vigueur de la saison et trace de manière générale la tendance globale des principaux paramètres météorologiques pouvant affecter la société et les secteurs socioé-conomiques et ce, par rapport aux valeurs normales observées habituellement sur une période connue assez représentative (ici équivalente à 30 ans) ».
« Contrairement aux prévisions à échéance de quelques jours, l’information n’est pas détaillée ni chiffrée, mais présentée sous forme de prévisions qualitatives qui renseignent sur les grandes tendances (plus chaud ou plus froid, plus sec ou plus humide que la normale) », a ajouté le directeur du CCN.
Selon M. Sahabi, « les climatologues analysent les résultats de modèles de prévision numérique comparables à ceux utilisés pour réaliser les prévisions à court terme, mais intégrant la modélisation des océans et les comportements des facteurs impactant les conditions atmosphériques à grande échelle ».
« Cette prévision est donc basée sur la production des modèles climatiques dynamiques et statistiques, ainsi que les caractéristiques climatiques des téléconnexions atmosphériques connues de circulation générale », a-t-il fait observer.
Le directeur du CCN a relevé, dans le même contexte, que « les variations sous-saisonnières, qui ne sont pas prévisibles longtemps à l’avance, peuvent parfois dominer, de sorte que des mises à jour régulières des prévisions sont fortement recommandées ».
« En d’autres termes, la prévision saisonnière ne peut en aucun cas être un élément de substitution à d’autres bulletins météorologiques spécifiques, à l’instar de la carte de vigilance ou le bulletin météorologique spécial (BMS) que diffuse l’ONM », a-t-il fait savoir.
Dans ce sens, et concernant la prévision quotidienne ou de moyen terme (un à trois jours), « il est impératif de suivre les bulletins de prévision météorologique et d’alertes ainsi que la carte de vigilance émanant des services de Météo-Algérie, notamment en période hivernale », a insisté l’expert, relevant en outre que « cette période de l’année pourrait connaitre des épisodes de fortes pluies de courte durée et donc des intensités très importantes susceptibles d’engendrer des dégâts ».
APS