Le Ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, a réitéré, lundi, l’engagement de l’Algérie aux cotés des Maliens en vue de mettre en œuvre l’accord de paix et de réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, suggérant l’élaboration d’une nouvelle feuille de route adaptée aux objectifs de l’accord et à la Transition.
« Je réitère aujourd’hui l’engagement de l’Algérie, en sa qualité de chef de file de la médiation internationale et de présidente du Comité de suivi de l’accord de paix (CSA), à tout entreprendre pour poursuivre la mise en œuvre de l’Accord durant cette période délicate », a déclaré M. Boukadoum à l’ouverture de la 41e session ordinaire du CSA tenue à Bamako.
A cette occasion, le chef de la diplomatie algérienne, a rappelé que « le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a souligné tout l’intérêt qu’il attache à l’application intégrale de l’Accord en tant que seule voie à même de permettre au Mali de préserver durablement sa stabilité et de relever les défis multiples auxquels il fait face ».
A ce propos, il a noté que « l’Algérie qui a déployé d’importants efforts pour la stabilisation du Mali à travers la conclusion de l’Accord, et pour la préservation de la stabilité de ce pays frère durant les derniers mois, s’est engagée à apporter son accompagnement à la Transition en cours ».
Dans ce contexte, « il serait important que vos travaux aboutissent dans un temps raisonnablement court au parachèvement de la mise en œuvre des actions prioritaires héritées des sessions précédentes », a dit le ministre en s’adressant aux participants.
« Nous pensons que le contexte actuel offre une excellente opportunité pour que la Partie malienne se projette sur les étapes restantes de la mise en œuvre de l’Accord à travers l’élaboration d’une nouvelle feuille de route adaptée aux objectifs et au calendrier de la Transition », a-t-il préconisé à ce propos. A l’évidence, soutient le ministre, « il serait important pour la Partie malienne de se doter du cadre de travail novateur qui lui permettrait de forger, dans la sérénité, le consensus nécessaire à l’identification des nouvelles initiatives à retenir en la matière ».
En effet, « l’engagement des parties prenantes à la mise en œuvre de l’Accord s’est poursuivi voire s’est renfoncé davantage depuis le 18 août 2020 », a-t-il ajouté, saluant à cet égard la présence effective des neuf femmes qui ont été désignées récemment pour siéger au CSA.
Et d’ajouter : « Nous nous félicitons du fait que les contacts que nous avions encouragés entre les parties prenantes aient conduit à l’inclusion de l’Accord dans la Charte et la Feuille de route de la Transition », saluant l’implication des mouvements signataires dans le processus de la
mise en place des organes de la Transition et plus particulièrement leur entrée au Gouvernement.
« Ces développements, très encourageants renforcent la confiance au sein de la Partie malienne et la nécessaire appropriation nationale de l’Accord et, de ce fait, suscitent la dynamique tant souhaitée pour en hâter la mise en œuvre », a-t-il fait valoir.
A cet effet, il a jugé que « la mise en œuvre de l’Accord reste intimement liée à son environnement. Un environnement déjà complexe aux plans communautaires, sécuritaires, politiques et économiques, auquel est venu se greffer une crise sanitaire du Covid-19 ».
Aussi, a relevé M. Boukadoum, « c’est le lieu d’évoquer ici la situation sécuritaire toujours préoccupante au Sahel devant la persistance dans cette région de la menace terroriste et d’une myriade de fléaux connexes ».
« Face à ces défis et alors que le processus de paix entre dans une phase essentielle, nous avons la responsabilité d’accélérer les efforts que nous déployons pour la mise en œuvre des engagements souscrits dans l’Accord », a-t-il insisté.
Il a demandé, à ce titre, à toutes les parties d’ « honorer leurs obligations. L’ère n’est plus à la tergiversation et la compétition autour de questions périphériques mais au travail utile, concret et sérieux, au resserrement des rangs et à la cohésion nationale ».
« Il serait tout particulièrement important que les parties signataires se montrent plus coopératives entre elles et plus engagées à travailler ensemble dans un climat de confiance mutuelle », a-t-il préconisé.
Bien évidemment, d’après lui, « la contribution des partenaires est fortement attendue, notamment pour l’accompagnement des programmes destinés à l’amélioration des conditions de vie des Maliens, à l’encouragement du retour des réfugiés et à la réinsertion des ex-combattants dans la vie socio-économique ».
APS