Le jeune Zoheir Fatssi a réussi à relancer la culture de la banane dans la wilaya de Jijel, en recourant à la culture sous serres multi-chapelles, dont les primeurs sont attendues avant la fin du mois en cours.
Dans sa ferme située dans la région de Guemar, dans la commune de Chekfa, Zoheir a fait part à l’APS de son « rêve » qui commence à se réaliser depuis l’apparition des premières bananes, un produit très demandé sur le marché local, précisant attendre ce moment depuis 14 mois, la période nécessaire à la floraison avant la fructification qui intervient par la suite tous les 7 mois.
Ayant concrétisé ce projet dans le cadre d’un financement de l’Agence nationale de soutien à l’emploi des jeunes (ANSEJ), Zoheir a indiqué que le succès réalisé est le résultat d’efforts consentis tout au long de plusieurs phases.
Et d’ajouter : « J’ai d’abord étudié la faisabilité de la culture de ce fruit avec le soutien de la Chambre d’agriculture, et après avoir été certain que ce projet serait rentable, j’ai suivi une formation sur la plantation des bananiers puis j’ai déposé un dossier afin de solliciter un soutien financier auprès de l’Agence nationale pour le soutien à l’emploi des jeunes de Jijel ».
Après l’approbation de mon dossier, Zoheir a loué une terre agricole pour y implanter ses bananiers, car n’en possédant pas une. le jeune agriculteur y a installé une serre en plastique multi-chapelles achetée à près de 10 millions de dinars.
Il a veillé soigneusement à surveiller l’évolution de la culture de bananiers, à partir de la plantation des plants jusqu’à l’émergence des premiers rameaux renfermant environ 50 kg de bananes dans un premier temps, avant d’atteindre 70 kg ou plus durant la seconde production après 7 mois.
Parmi les premiers indices du succès de son projet, Zoheir a fait par des contacts d’un grossiste désirant lui acheter l’intégralité de sa production, en plus de diverses autres sollicitations émanant d’investisseurs locaux en quête de plants de bananiers.
« Dans un premier temps, j’ai cédé 300 plants à un jeune homme de la région ayant exprimé le souhait d’entreprendre un investissement similaire », a-t-il dit.
Concernant la qualité de sa production, Zoheir a indiqué que « la banane locale aura incontestablement un écho favorable, car elle diffère grandement des bananes importées, que ce soit en matière de saveur que de parfum », assurant ne pas avoir recouru aux engrais et que son fruit dont la longueur varie entre 20 et 32 cm est « 100% bio ».
Par ailleurs, dans la perspective de vendre sa production sur le marché local au cours de ce mois, Zoheir ambitionne de déployer son investissement en créant une « pépinière de bananiers », dans le but de fournir des plants à de jeunes exploitants ambitionnant de se lancer dans l’agriculture de ce fruit, faisant également part de son désir d’acquérir une terre agricole pour en finir avec la location ».
La culture de la banane sous serre, un investissement rentable
De son côté, Yacine Zeddam, secrétaire général de la Chambre d’agriculture de Jijel, a fait savoir à l’APS que la production de bananes sous serres multi-chapelles est « un investissement rentable ».
Il a indiqué que la chambre de l’agriculture a prêté assistance, technique essentiellement, à trois jeunes de la wilaya de Jijel, à l’instar de Zoheir Fatssi, et qui s’est soldée par des résultats « satisfaisants dès les premières étapes de la production ».
« L’utilisation de serres multi-chapelles d’une hauteur de plus de 6 mètres a permis de fortifier la culture et de ne pas exploiter de grandes surfaces agricoles, et ce, avec un rendement amplifié puisque 1000 arbustes peuvent être plantés dans chaque serre avec une production prévisionnelle oscillant entre 60 et 100 kg par arbre, équivalant à une production totale de 100 tonnes dans chaque serre », a relevé le même responsable.
Zeddam a également souligné que l’expérience menée par la Chambre d’agriculture avec le jeune Zoheir, à travers son accompagnement constant, a permis d’accroitre cette culture à travers la plantation de 1100 plants environ dans seulement un quart d’hectare pour un résultat « très satisfaisant puisque tous les plants ont donné des fruits en abondance, soit quatre fois une culture de façon ordinaire », a-t-il dit.
Dans ce même contexte, le SG de la Chambre d’agriculture de Jijel a relevé l’importance de s’engager dans ce type d’agriculture « fructueuse » qui permettra au consommateur algérien d’en connaître les origines et la qualité du produit par rapport au fruit importé, en plus de « contribuer, après le succès de cette culture au niveau national, de réduire la facture d’importation et d’engranger de la devise forte ».
APS