Le procès de l’affaire Khalifa Bank s’est poursuivi lundi pour le deuxième jour consécutif au tribunal criminel près la Cour de Blida.
Lors de cette audience, des accusés qui ont comparu en qualité de non détenus, confrontés par la présidente du tribunal et par le Procureur Général à des déclarations qu’ils ont faites durant l’enquête, ont prétendu qu’il s’agissait de « révélations qui leur ont été faussement attribuées par les personnes en charge de l’enquête à l’époque, sur ordre de certaines parties », sans les nommer, rapporte l’agence officielle APS.
La même source précise que parmi les accusés en question, Issir Idir Mourad, ex- directeur de l’agence de la banque de développement locale (BDL) de Staoueli, ayant purgé une peine de neuf ans de prison, suite à une condamnation dans l’affaire Khalifa Bank.
Issir Idir Mourad a prétendu n’avoir fait aucune déclaration l’impliquant durant l’enquête, qui était selon lui, « orientée de façon à l’impliquer », ajoutant avoir signé des déclarations qui lui ont été attribuées « sous la peur et la pression ».
Il a également nié avoir participé à la falsification de deux contrats hypothécaires pour faciliter l’attribution d’un crédit bancaire de la BDL au Groupe Khalifa, pour le financement d’un projet de laboratoire pharmaceutique, le groupe Khalifa ayant bénéficié de deux crédits sans garanties hypothécaires, dans le cadre de l’encouragement de l’investissement national, car il était le seul à voir investit dans le domaine pharmaceutique à l’époque, a-t-il expliqué.
La même source a cité aussi l’ex directeur général du groupe Saidal, Ali Aoun, poursuivi pour « corruption et abus d’influence », qui a également prétendu que des « parties », qu’il n’a pas cité « ont tenté de l’impliquer dans l’affaire Khalifa Bank, en vue de le destituer de son poste ».
Ali Aoun a expliqué son choix de déposer les fonds du Groupe Saidal chez Khalifa Bank et non une banque publique, était motivé par « la facilité du mouvement des fonds avec les clients du groupe Saidal », à partir de Khalifa Bank.
A noter, tous les accusés auditionnés lundi, ont nié avoir obtenu un quelconque avantage de la part de Khalifa Bank en contre partie de dépôt des fonds publics, exception faite de billets de voyage gratuits.
Parmi eux, l’ex-président du conseil d’administration de la Caisse nationale de retraite (CNR) Abdelali Meziani, qui a expliqué le versement des fonds de la CNR, estimées à 12 milliards de DA chez Khalifa Bank, par le « taux d’intérêt élevé accordé par celle-ci ».
Le procès de l’affaire Khalifa Bank a été ouvert, ce dimanche, au tribunal criminel près la Cour de Blida, en présence de l’accusé principal Abdelmoumène Khalifa, ex-PDG du groupe Khalifa, outre onze (11) autres accusés.
Au premier jour, le principal accusé, Abdelmoumen Khalifa a été auditionné par la présidente de l’audience. L’accusé Khalifa nié, dans ce cadre, toutes les charges retenues contre lui, affirmant avoir été victime « d’un complot avec la complicité de l’ancien système ».
L’accusé Abdelmoumène Khelifa, de même que d’autres accusés non arrêtés, sont poursuivis pour les chefs d’inculpation de « constitution d’association de malfaiteurs », « falsification de documents officiels et usage de faux », « vol en réunion, escroquerie, abus de confiance et corruption », « falsification de documents bancaires », et « banqueroute frauduleuse ».
Le Tribunal criminel près la Cour de Blida avait condamné Abdelmoumène Khelifa, en 2015, à 18 ans de prison ferme, assortie d’une amende d’un million de DA et de la confiscation de l’ensemble de ses biens.