L’accusé principal dans l’affaire Khalifa Bank, l’ex- PDG du groupe Khalifa, Abdelmoumène Rafik Khalifa a nié lors de son audition par la présidente d’audience, lors du procès ouvert dimanche, au tribunal criminel près la Cour de Blida, « l’existence de trous financiers dans la banque avant qu’il ne quitte le pays en 2003 ».
« On ne peut pas dire que les agences relevant de Khalifa Bank ont enregistré de grands trous financiers, si l’agence principale de Cheraga (Alger) n’avait enregistré aucun trou financiers, à l’exception d’un montant de 10.000 DA », a déclaré Abdelmoumène Khalifa devant la présidente du tribunal.
Il a affirmé que « toutes les agences bancaires relevant de sa banque étaient encore solvables », avant qu’il ne quitte le pays en mars 2003, après que soit mis fin à sa fonction à la tête de Khalifa Bank.
« Les fonds de ces banques ont été pillés, dès que j’ai quitté le pays »
« Les fonds de ces banques ont été pillés, dès que j’ai quitté le pays, avec la complicité de l’ancien système », a-t-il ajouté, précisant qu’il n’en est en aucun cas responsable.
Il a, également, réfuté toutes les déclarations de l’administrateur d’El Khalifa Bank, Mohamed Djellab, désigné par la commission bancaire de la banque centrale pour gérer la banque après son licenciement.
Selon Abdelmoumène Khalifa, les déclarations qui signalaient l’existence d’importants trous financiers, « étaient dictées par l’ancien système ».
Il a, par la même, rejeté toutes les déclarations des témoins et accusés dans cette affaire l’impliquant, soutenant que ces derniers étaient, « sous pression de l’ancien système ». Selon lui, « ces déclarations étaient contradictoires durant l’instruction ».
A la question pourquoi il autorisait les retraits de fonds avec de simples « bouts de papier » transférés par ses agents au responsable de la caisse, il a déclaré que « ceci est totalement faux », insistant que l’expert financier désigné par le tribunal « n’a enregistré aucun trou financier important ».
Le dépôt des fonds à Khalifa Bank encouragé par « les taux d’intérêts élevés«
Quant à la question de savoir pourquoi de nombreux chefs d’entreprises publiques déposaient leurs fonds à Khalifa Bank, au lieu des banques publiques, et s’ils recevaient des avantages personnels en contre partie, Abdelmoumene Khalifa a réfuté ces « allégations ».
Selon lui, ce qui encourageait le dépôt des fonds à Khalifa Bank, c’était « les taux d’intérêts élevés » et les « facilitations de retrait qui ne dépassaient pas les délais de 48 heures ».
A une question du procureur général sur les raisons l’ayant poussé à quitter le pays, s’il n’avait rien à se reprocher, l’accusé principal du procès a répondu que la raison de son non retour au pays, après son départ en mars 2003, s’explique par son « arrestation par les autorités britanniques, et le fait d’avoir fait l’objet d’une enquête lancée par les autorités britanniques et françaises qui l’ont accusé de transfert et de blanchiment d’argent ».
Abdelmoumen Khalifa condamné à 18 ans de prison ferme en 2015
A noter que le procès de l’affaire Khalifa Bank a été ouvert, aujourd’hui dimanche, au tribunal criminel près la Cour de Blida, en présence de l’accusé principal Abdelmoumène Khalifa, et de onze (11) autres accusés, suite à la réponse favorable de la Cour suprême au pourvoi en cassation du dernier verdict prononcé en 2015.
Le Tribunal criminel près la Cour de Blida avait condamné Abdelmoumène Khalifa, en 2015, à 18 ans de prison ferme, assortie d’une amende de un million de DA et de la confiscation de l’ensemble de ses biens, pour « constitution d’une association de malfaiteurs », « vol en réunion et escroquerie » et « banqueroute frauduleuse, abus de confiance et falsification de documents bancaires ».
Abdelmoumene Khalifa a été remis à l’Algérie par les autorités britanniques en décembre 2013 « conformément aux procédures légales et aux dispositions de la convention judiciaire » entre l’Algérie et le Royaume-Uni, entrée en vigueur en 2007, et suite à l’épuisement de tous les recours introduits auprès de la justice du Royaume-Uni et de la justice européenne.
APS