La campagne référendaire, arrive a sa fin programmée le 28 octobre, et semble avoir laissé, au-delà de l’expression massive d’une adhésion sans ambigüité de tous les animateurs, qui n’ont lésiné sur aucun effort pour donner leurs avals et appeler les citoyens à se mobiliser pour le referendum du 1er novembre. Il n’en demeure pas moins que le rendez vous est historique et nécessite de s’y arrêter sérieusement et peser la portée démocratique de cette opération, et son ancrage dans la société.
Car le danger de la division ne cessera de planer sur le pays, et trouvera toujours des ponts et des passerelles pour faire passer ses sbires et leurs actions. Dans ce contexte, il y’a lieu pour un bon nombre d’observateurs, de se poser et d’évaluer un parcours certes très court au sein du processus constitutionnel, mais hautement révélateur.
Du coup d’envoi vers une Algérie nouvelle, signifiée par l’organisation de l’élection, présidentielle, à l’organisation du referendum, en passant pas la chasse à l’oligarchie et aux corrompus qui ont mis le pays à genoux, et la constitutionnalisation du hirak, beaucoup d’eau aura coulé sous les ponts, beaucoup de positions insoupçonnées ont été révélées, et énormément d’amalgame ont pris corps. A ce sujet, et au cœur de la discorde, survient la légitimité du pouvoir en place, qui se trouve être l’origine brandie par les opposants a cette révision, en prétextant l’absence d’un débat contradictoire, et la présence des partisans du 5e mandat du président déchu, dans la campagne référendaire. Est ce un amalgame ? il est à s’y méprendre, si on ne fait pas la distinction entre position et engagement, et allégeance.
Car quand on crie à la trahison et à la division en présentant l’une des solutions pour laquelle une grande partie de la population a voté, et que les résultats de ces élections n’ont connu aucune réserve, il y’a lieu de se poser des questions sur le fondement de certaines positions. Ou était tout ce beau monde, qui vient aujourd’hui brandir les valeurs de la religion, des constantes de la nation, et l’essence du message du 1er novembre, lorsque les anciens dirigeants se partageaient les richesses du pays ? Autant dire que le réel effet de la division réside dans la teneur sournoise de l’appel à réclamer la considération des voix qui ne sont pas pour la révision de la constitution, alors que celles-ci n’ont pas fait l’objet d’exclusion.
Car il est clair que ceux qui semaient le doute, et oscillaient entre le pouvoir et l’opposition, pour guetter la meilleure opportunité pour se frayer un chemin serein aux plus grandes positions, ne peuvent que récolter le fruit d’un nomadisme politique, qui ne dit pas son nom. Au même titre, ceux qui n’ont eu que la motivation de récupérer les grands mouvements pacifiques et les façonner à leurs sauces, pour servir la cause démocratique, n’ont fait que s’habiller de haillons trop grands pour leur taille, et pataugent à la veille d’un rendez vous important dans l’histoire de l’Algérie dans les méandres d’une voie sans lumière et par conséquent ne feront que l’effet d’un feu de paille.
De ce fait, autant pour les uns que pour les autres, la carte de l’exclusion qu’ils n’hésitent pas à sortir à chaque impasse qu’ils rencontrent, se retourne paradoxalement contre eux. Dans la mesure où le fait de tenter de discréditer la concrétisation d’un acquit réclamé par le peuple, n’est autre que lui ôter la possibilité de s’exprimer sur l’avenir du pays, pour la première fois ou il a été convié à le faire. Est ce a dire d’emblée que la révision de la constitution est le fruit d’un consensus ? On ne peut le savoir qu’après les résultats de ce vote, et non pas à travers les tractions des parties qu’ils animent.
C’est en soi l’essence même de la définition du referendum, les possibilités de voter « oui » ou « non » ou de boycotter, quand elles ne sont évidemment pas exclues.