Une enveloppe financière de plus de 50 milliards de dinars sera affectée au financement de projets réalisés dans les zones d’ombre dans le cadre du Projet de loi de finances « PLF-2021 », a indiqué lundi la ministre des Relations avec le Parlement, Basma Azouar, selon l’agence officielle.
La ministre qui répondait aux préoccupations des membres de la Commission des Finances et du Budget à l’Assemblée populaire nationale (APN), a indiqué, lors d’une séance consacrée au débat du PLF 2021, que 50 milliards de dinars seront affectés au financement de projets réalisés dans les zones d’ombre, inscrits au niveau des programmes communaux de développement.
A ce montant, s’ajoutent les affectations enregistrées dans les budgets sectoriels pouvant être transférées vers ces zones à travers la restructuration des opérations d’équipement, a souligné Mme. Azouar, qui remplace le ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane, à cette séance.
Les chiffres avancées font état de 8.500 projets en cours de réalisation pour lesquels un montant de 145 milliards dinars a été alloué.
Évoquant, par ailleurs, le dispositif d’aide à l’insertion professionnelle (DAIP), la ministre a fait savoir que 355.000 personnes allaient en bénéficier sur une période de trois ans, relevant par la même « le problème des procédures et conditions d’insertion qualifiées de complexes et lentes ».
A une question sur les modalités de couverture du déficit budgétaire, Mme. Azouar a affirmé qu’une telle démarche allait se dérouler « sur la base des méthodes traditionnelles et en recourant à la dette intérieure ».
Revenant sur les raisons à l’origine de ce déficit, elle a expliqué que les dépenses d’équipement incluaient principalement des affectations des projets en zones d’ombre et une réévaluation des projets en vigueur.
Quant à l’impact de réduction des importations sur l’économie nationale, la représentante du Gouvernement assure que la réduction n’affectera pas les produits alimentaires et ceux destinés à la production dans les secteurs agricole et industriel.
Les intrants dans ces deux secteurs seront maintenus pour permettre de préserver la production nationale, tandis que la réduction impactera les produits indispensables localement fabriqués.
Le mécanisme de ciblage des subventions lancé « en temps voulu »
S’agissant de la problématique de la destination des subventions, la représentante du Gouvernement a indiqué que « vu le caractère sensible de ces transferts, des conditions doivent être réunies avant le lancement d’un mécanisme de ciblage des subventions qui soit efficace, pratique et équitable ».
L’étude d’un tel mécanisme au niveau du Gouvernement s’est achevée et sa mise en œuvre interviendra « en temps voulu et selon un calendrier progressif et précis », a-t-elle ajouté.
La valeur des transferts sociaux directs dans le projet de loi de finances pour l’exercice 2021 est de 1927,5 milliards de dinars (+4,3% par rapport à la loi de finances complémentaire 2020) et celle des transferts indirects est de près de 2.000 milliards de dinars.
A une question sur le sort des fonds des comptes d’affectation spéciale, Mme Azouar a précisé qu’une partie sera versée au budget sectoriel et une autre au Trésor.
Concernant l’augmentation du taux d’inflation, elle a indiqué que les biens de consommation pris en compte pour mesurer cet indice sont constitués à 49% de produits alimentaires, d’où l’impact significatif de ces derniers sur le niveau des prix, affirmant que « le taux d’inflation aurait été plus élevé sans le subventionnement des produits de base par l’Etat ».
Quant à la modernisation de l’administration fiscale, Mme Azouar a fait savoir que l’administration avait entamé la mise en œuvre d’un programme de restructuration de ses services à travers la création de 300 nouvelles structures (centres des impôts et centres de proximité) dotés de tous les mécanismes de modernisation, dont 100 centres d’ores et déjà opérationnels, et d’un système informatique moderne qui rapproche le contribuable de l’administration fiscale.
APS