Le ministre de l’Energie, Abdelmadjid Attar, a déclaré que l’alliance Opep-non Opep est « encore nécessaire » et « doit absolument se poursuivre ».
« Sans cette alliance Opep-non-Opep, nous aurions eu affaire à un marché très instable et probablement en dessous du niveau actuel. Il est vrai qu’il est, par ailleurs, très lié à la récession économique mondiale dont il faut évoquer même celle de 2008, à tel point qu’il faut se demander si ce n’est pas la hausse qui a suivi entre 2009 et 2013 à plus de 100 dollars le baril qui est anormale, et a entraîné de profondes mutations dans les échanges, les stratégies et modèles de consommation énergétique à travers le monde », a expliqué Abdelmadjid Attar dans un entretien accordé au journal Liberté de ce dimanche 4 octobre 2020.
« Ajoutez toutes les crises et instabilités géopolitiques qui secouent le monde depuis deux décennies, ainsi que la pandémie, et vous constaterez qu’il est vraiment difficile de faire des prévisions en ce moment, du moins à court terme », a indiqué le ministre qui a ajouté : « Malgré tout cela, l’accord Opep+ mis en œuvre le 1er mai 2020, et son respect globalement, notamment par les plus gros producteurs que sont l’Arabie saoudite et la Russie, ont permis aux prix de remonter autour de 40 dollars le baril pour le moment. Cette alliance est encore nécessaire et doit absolument se poursuivre si on veut éviter de rentrer dans une période d’absence totale de vision sur le court terme surtout. »
Selon Attar : « Pour le moment, il est vrai que le monde entier ne suit en premier qu’une éventuelle fin de pandémie, suivie d’une reprise de la demande mondiale. Mais ce n’est pas suffisant à mon avis, car d’autres paramètres qui découlent aussi du rythme et du mode de cette reprise vont certainement empêcher les prix de revenir rapidement au niveau connu en 2019 et probablement pas ou jamais à celui de 2013. »
« Il faut compter aussi sur la compétition entre producteurs, surtout pour le gaz naturel dont le marché est en train de muter rapidement vers un marché spot en très grande partie. Dans des conditions aussi incertaines, la moyenne des plus grands analystes prévoit un prix moyen de 40 dollars le baril en 2020 et 50 à 60 dollars pour 2021 », a-t-il dit.