L’Algérie est toujours à la traîne dans le classement sur l’attractivité de l’investissement en Afrique établi par le cabinet Deloitte et l’Africa CEO Forum qui ont publié hier vendredi la deuxième édition d’Africa CEOs Survey.
En effet, l’Algérie est classée à la 30e place sur 50 pays étudiés.
L’Index d’Attractivité des investissements en Afrique repose sur les réponses fournies par les chefs d’entreprise africains à la question suivante: « Quels pays africains vous semblent les plus attractifs pour investir à l’heure actuelle ? ».
L’indice vise à donner un aperçu de la volonté d’investissement des dirigeants du secteur privé.
Il n’est pas destiné à analyser les conditions d’investissement ou la facilité de faire des affaires dans le pays en question, précise le même rapport.
La Cote d’ivoire reste à la première place du classement, suivie par le Kenya et le Ghana.
Le Sénégal (4e) et le Rwanda (5e), l’Ethiopie (6e), le Nigeria (7e), le Maroc (8e), la RDC (9e) et l’Afrique du Sud (10e). La Tunisie occupe la 13e place du classement.
L’étude menée par le cabinet Deloitte a porté essentiellement sur l’impact de la crise du coronavirus sur les entreprises africaines.
Le rapport a démontré que la crise sanitaire causée par le coronavirus a fortement impacté les entreprises africaines et l’optimisme court-terme de leurs dirigeants, mais les transformations structurelles en cours auront à long terme des effets positifs sur la prospérité de la région.
Brutale, la crise Covid-19 a eu un impact fort sur le moral des dirigeants d’entreprises Africaines qui ont vu leur activité chuter.
Passant de 80% à 25%, l’optimisme des dirigeants du secteur privé africain pour l’année 2020 a été fortement impacté par la soudaine crise Covid-19, indique le document.
Selon le même rapport, 95% des entreprises africaines affirment en effet avoir subi un impact négatif sur leur chiffre d’affaires, bien que l’amplitude diffère suivant les industries: les secteurs du Consumer, Financial Services et Energie, les optimistes avant la crise sont aujourd’hui ceux qui ont connu le changement de point de vue le plus drastique, devenant les plus pessimistes.
A contrario, Les secteurs Agro-industrie et Santé & Education ont été les moins affectés par l’impact du Covid-19.
Les dirigeants d’entreprises africaines affichent néanmoins un niveau de confiance élevé quant à un retour à la normale d’ici courant 2021. Les mesures d’urgences mises en place durant la crise devraient néanmoins avoir des répercussions positives à long terme, estiment les rédacteurs du rapport.
Les dirigeants d’entreprises africaines ont généralement donné la priorité à la santé des employés et à la continuité des opérations via le télétravail.
La digitalisation, après s’être affirmée comme un outil clé pour assurer la continuité des opérations, devrait bénéficier fortement d’un soutien des pouvoirs publics et des entreprises privées, afin de progressivement réduire la fracture numérique.
Au-delà de l’innovation, les stratégies RSE, le retour à une production locale avec refonte de la supply chain sont des initiatives qui continueront à avoir des répercussions positives sur le long terme.
Parallèlement, les gouvernements et administrations ont pris conscience des lourdeurs administratives et ont entamé des mesures d’allégement des démarches, notamment via le digital.
86% des chefs d’entreprises interrogés pensent que la reprise de l’activité se fera au cours du 1er trimestre 2021, alors que 17% estime qu’elle n’aura pad lieu avant 2022, indique l’étude.
Des chefs d’entreprise de plus en plus confiants dans les perspectives de développement du continent à long terme, mais rattrapés à court terme par la crise sanitaire liée au Covid-19.
Les chefs d’entreprise africains sont de plus en plus confiants dans le développement économique du continent à long terme (80% des répondants en 2020 contre 73% en 2019), tout en considérant qu’un ralentissement économique mondial impactera négativement leurs opérations domestiques.
Cet optimisme est néanmoins nuancé par un recul de la confiance à court terme, d’une part à cause de la crise sanitaire, et d’autre part lié aux nombreuses échéances électorales qui se profilent sur le continent en 2020 – par nature toujours porteuses d’incertitude tant le poids de la puissance publique reste prégnant dans nombre d’économies africaines, a indiqué le rapport.
Plus généralement, ces sentiments mitigés semblent traduire la persistance d’une grande hétérogénéité des situations d’une région à l’autre du continent, tant d’un point de vue politique qu’économique.