Le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune s’est de nouveau exprimé dimanche sur l’affaire du journaliste Khaled Drareni condamné en appel à deux ans de prison ferme par la Cour d’Alger.
Selon lui, la liberté de la presse était garantie en Algérie et qu’aucune restriction n’y est imposée, précisant que la liberté d’expression avait des « limites » et qu’il existait des lois applicables à tout un chacun.
Lors d’une entrevue avec deux responsables de médias nationaux, le président Tebboune a déclaré : « j’avais déjà évoqué le sujet de la liberté d’expression en Algérie et je me suis interrogé s’il existait un pays, de par le monde, à l’image de l’Algérie qui compte 180 quotidiens et près de 8.500 journalistes, outre le soutien de l’Etat au papier d’impression et la publicité dont bénéficient ces journaux pour se retrouver, à la fin, avec des articles truffés d’injures et d’atteintes à la sécurité publique ».
Ces journaux, en dépit de tout ça, n’ont jamais été inquiétés ou sanctionnés commercialement, a ajouté le président de la République.
Interrogé sur le journaliste Khaled Drareni, le président Tebboune a expliqué qu’on ne pouvait trancher de l’inexistence de la liberté d’expression dans un pays en raison d’une personne « impliquée dans une affaire n’ayant aucune relation avec la presse », révélant, dans ce sens, qu’il n’existe aucun document prouvant sa relation avec la chaine de télévision qu’il prétend travailler avec.
« S’il existe une restriction, elle est imposée aux injures », a-t-il souligné, indiquant que la loi est applicable à tous dans le but de mettre un terme à l’anarchie.
Et d’ajouter que « cette loi est la même qui s’applique en Europe. Aucune personne n’est incarcérée (en Algérie) pour un article qu’elle a rédigé ». « Nous interdisons les injures et les atteintes aux affaires relevant de la sécurité de l’Etat », a-t-il dit.
Concernant les rapports émanant de certaines organisations qui évoquent des restrictions à la liberté de la presse en Algérie, le Président Tebboune a affirmé que ces rapports « n’impactent pas notre politique » car, ajoute-t-il, le changement en Algérie « ne plait pas à ces organisations qui ne veulent pas de démocratie pour le peuple algérien et le considère comme un peuple de seconde zone ».
Déplorant la « géométrie variable » en matière de traitement des évènements, le Président de la République a rappelé que « des choses graves se sont produites dans certains pays sans jamais être évoquées ».
L’Algérie est « ciblée » par des parties qui tentent de saper sa stabilité, a-t-il poursuivi, faisant savoir que « les Etats ne nous attaquent pas frontalement mais chargent des organisations non gouvernementales de cette mission ».
Il y’a des rapports émanant de certaines organisations que « nous prenons au sérieux compte tenu de leur crédibilité » à l’image de « Amnesty international » que « je respecte », car elle a prouvé sa « crédibilité » en matière de traitement des évènements tels que les guerres, a ajouté le Président de la République.
Et de conclure : « L’organisation Reporters sans frontières (RSF) compte, elle aussi, des journalistes « respectables » mais c’est inadmissible de nommer un fils de colon qui tente à chaque fois de donner des leçons aux algériens, d’où l’importance d’enquêter sur les fondateurs de ces organisations ainsi que sur les modalités de leur financement. »