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Louisa Hanoune revient sur sa réunion secrète avec Said Bouteflika et le général Toufik

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La secrétaire générale du parti les travailleurs (PT), Louisa Hanoune, est revenue, vendredi, sur sa rencontre secrète le 27 mars 2019 avec Saïd Bouteflika, conseiller de l’ex-président de la République, et le général Mohamed Mediène dit « Toufik ».

Cette rencontre a fait couler beaucoup d’encre. Elle était intervenue quelques semaines après le début des manifestations du Hirak à travers lesquelles des millions d’Algériens sont sortis pour demander le départ du système et dire non au cinquième mandat qui a été avorté quelques jours plus tard avec la démission le 2 avril du président Abdelaziz Bouteflika.

La rencontre secrète a coûté à la secrétaire générale du PT neuf mois de prison pour « complot ayant pour but de porter atteinte à l’autorité du commandant d’une formation militaire » puni par l’article 284 du code de justice militaire et « complot pour changer le régime », un acte prévu et puni par l’article 77 du code pénal.

Ces charges seront abandonnées par la Justice militaire et Louisa Hanoune sera libérée le 10 février 2020 après sa condamnation par la Cour d’appel militaire de Blida à trois ans de prison dont 9 mois ferme et le reste de la peine avec sursis. Saïd Bouteflika, le général Toufik et le général Athmane Tartag dit Bachir, ont été condamnés à 15 ans de prison ferme pour  « complot ayant pour but de porter atteinte à l’autorité du commandant d’une formation militaire » et « complot pour changer le régime ».

Louisa Hanoune a raconté les dessous de cette réunion dans l’émission Bezzaf de Radio M (radio web). « Il fallait tenter par tous les moyens d’empêcher qu’il y ait une dérive. Je voyais bien que l’entourage et la famille était aux abois, alors que le chef d’Etat-major avait annoncé la couleur », s’est justifiée Mme Hanoune qui a ajouté : « C’était la course contre la montre pour éviter un coup de force. »

« En réalité on n’était pas sur la même longueur d’onde, dès le départ. Si moi je militais pour une assemblée constituante, Said et Toufik cherchaient une personnalité pour assurer une transition de six mois, le temps de préparer de vraies élections. Plusieurs noms ont été avancés, avant qu’ils ne s’accordent sur celui de Lamine Zeroual », a-t-elle confiée.

Un choix qui n’est pas anodin, car l’ancien président est respecté par « le peuple et par les militaires. »

La SG du PT a révélé que « Toufik a affirmé devant les juges militaires, et à l’intérieur du tribunal militaire qu’il avait pris attache avec Zeroual pour lui proposer le rôle d’assumer la transition, et l’ex président a répondu: pourquoi pas ».

Selon Mme Hanoune, Said Bouteflika et sa soeur n’étaient pas pour un cinquième mandat. « Jusqu’au mois de novembre 2018, le frère affirmait qu’un nouveau mandat était impossible, estimant que le quatrième mandat a été ingérable », a confié la leader du PT selon laquelle la soeur de l’ex-président affirmait dès 2017 qu’ils ont « hâte que ce mandat se termine pour qu’il se repose. Il n y aura pas de 5ème mandat. »

Louisa Hanoune a expliqué que la famille Bouteflika va changer d’attitude et dès la mi-janvier les choses vont basculer avec « l’intervention d’autres acteurs politiques et économiques qui vont peser pour maintenir le statu quo et peser pour un autre mandat. »

« J’ai dit au frère du président qu’il allait faire sortir son frère par le trou de la serrure », a-t-elle encore confié.

Alors que plusieurs noms circulaient dès 2013 comme possibles successeurs de l’ex-président, Louisa Hanoune a fait savoir que Saïd Bouteflika l’a appelé pour lui dire qu’ »il n’avait pas trouvé un candidat pour remplacer son frère. »  « Lors d’une entrevue avec le président en 2013, il m’avait dis qu’il savait que Hamel et Ahmed Gaïd Salah avaient de l’ambition », a-t-elle révélée.

Louiza Hanoune a ajouté : « Jusqu’en 2013, il me semblait que Abdelaziz Bouteflika avait récupéré le pouvoir. Mais avec son état de santé, je pense que l’équilibre a basculé », en faveur « de l’Etat-Major ».

La SG du PT a estimé que le système actuel « est fini » et « il faut qu’il parte ». « On n’est pas dans la même situation d’avant le 22 février 2019. Par la contrainte les manifestations sont suspendues par décision politique, mais ça reprend », a-t-elle dit, en ajoutant que le retour des manifestations inévitables face « à une situation socio-économique intenable ».

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