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Chitour : « Nous allons importer quelques voitures électriques »

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Le ministre de la Transition Énergétique et des Energies Renouvelables, Chems Eddine Chitour, a fait savoir, dimanche, que des voitures électriques seront importées dans le cadre du nouveau cahier des charges régissant l’activité d’importation des véhicules neufs.

Intervenant dans l’émission LSA Direct du journal Le Soir d’Algérie, le ministre a estimé que la locomotion électrique est « un train à prendre et à ne pas rater ». « De par le monde, le pétrole a vécu. Il vit ses derniers soubresauts. Il ne faut pas qu’on soit toujours les derniers à prendre le train. Il y a une révolution, c’est la révolution électrique verte et dans celle-ci, il y a la locomotion électrique », a indiqué le Professeur Chitour, qui a précisé que dans l’appel d’offres de cette année pour l’achat des véhicules, il y aura l’importation de quelques voitures électriques et même des bornes électriques.

« Nous allons importer quelques voitures électriques et les faire circuler pour montrer que c’est un tournant majeur. Quelque soit la santé financière du pays, il faut prendre ce tournant et ne pas rater la révolution de la locomotion électrique », a insisté le ministre, en soulignant qu' »à partir de 2030, les carburants classiques n’auront plus cours et les voitures aussi ».

Le ministre a rappelé que l’Algérie possède un système de transport hérité de la France : 70% du parc automobile fonctionne au diesel et 30% à l’essence, en plus d’être polluant, il consomme plus. « Surtout, il y avait une politique débridée qui a fait qu’on importait n’importe quoi en terme de consommation. En France, la moyenne c’est de 5 litres de carburants aux 100 kms, et en Algérie, la moyenne c’est 7 litres aux 100 kms. C’est-à-dire, il y a au moins 25% d’énergie consommée en plus pour le même parcours », a expliqué Pr Chitour, qui a précisé que 80% du parc automobile national est « dieselisé ». « Pourquoi? Parce que le prix du litre de diesel est infime et le différentiel avec le Sirghaz (GPL) n’est pas important. Il a fallu faire un différentiel important pour que le citoyen se déport vers le Sirghaz », a-t-il précisé.

Le ministre a assuré que le Sirghaz ne représente aucun danger. Il a rappelé la circulaire qui interdisait aux véhicules roulant au Sirghaz d’accéder aux parkings. Chems Eddine Chitour a indiqué que cela était durant la décennie noire.

Tout en rappelant que l’Algérie a importé 1,2 millions de tonnes de carburant cette année, et que le président de la République a ordonné de mettre fin aux importations du carburant en 2021, Pr Chitour a indiqué que dans quelques mois nous allons voir les fruits de ce qui se fait, notamment le déploiement du GPL’c, diesel fuel et du GNC.

Selon le ministre Chitour, les secteurs de l’Habitat, du Tertiaire et des Transports, représentent à eux seuls, 80% de l’énergie consommée.

Selon lui : « Il n’a jamais été dans le logiciel de ceux qui construisent, qu’il y a des économies d’énergie à faire ». « Un logement en Algérie c’est à peu près l’équivalent de 200 KW par mètre carré et par an. En Europe ou aux Etats-Unis, c’est autour de 50 KW », a-t-il expliqué, en déplorant le fait qu’il n’y a pas aussi « les gestes « écocitoyens ». Selon Chitour, il y a un travail de pédagogie à faire pour former l’écocitoyen de demain. « il faut expliquer aux citoyens qu’à partir de 2028, nous devrons choisir entre exporter ou consommer (de l’énergie) ». A cet horizon, a-t-il poursuivi, « nous pourrons pas faire les deux ». 

« Le plus grand gisement de l’Algérie, c’est celui de l’économie d’énergie », a estimé le Professeur Chitour, selon lequel 10 à 15% peuvent être économisés ce qui représente 1,8 milliards de dollars.

Le ministre a indiqué que 100 000 chauffe-eaux solaires seront installés dans des habitations en 2021. Il a rappelé que Sonatrach avait fabriqué il y a 10 à 15 ans 700 chauffe-eaux solaires qui seront récupérés, revitalisés, homologués et seront offerts aux écoles et aux hôpitaux, pour montrer « la faisabilité », a-t-il dit, en précisant que c’est un projet pilote.

Le Professeur Chitour a indiqué : « Nous avons 60 ans d’habitudes et ce n’est pas du jour au lendemain qu’on peut renverser la table. Nous vivons au-dessus de nos moyens », a-t-il estimé.

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